01 novembre 2015 : Et toi, c’est quoi ton rêve ? Par Kamel Haddar

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01 novembre 1954. Un peuple se soulève ? Non. De jeunes garçons ont cru en leur rêve : libérer un peuple. Mon grand-père avait pris conscience qu’à l’âge de 20 ans l’Algérie n’appartenait pas à la France mais que son pays avait été colonisé. C’était ces idéalistes cachés dans les montagnes qui lui avaient appris l’histoire de son pays. Il a eu accès à la connaissance et a donc pu contribuer à leur côté.

01 novembre 2015. Un peuple se soulève ? Non. Plus personne ne croit en son rêve. Pas de changement. La majorité de ceux qui le peuvent fuient le pays laissant un pays sans élite, sans espoir, immobile et donc il recule. Oui, peuple d’Algérie tu as vécu des années noires, oui c’est vrai je ne les ai pas vécues. Mais ce dont je suis persuadé c’est que si tu te ne relèves pas tes enfants connaîtront bien pire.

Algérienne, toi, tu es l’avenir du pays, tu es peut-être notre seul espoir ! Regarde comment ta grand mère illettrée s’est battue pour que tu soies libre. Elle a tout risqué jusqu’à sa vie pour que tu puisses faire de l’Algérie un beau pays. Reveille toi ! Bats toi ! Emancipe toi ! Refuse le diktate des hommes. Comment ? Par l’éducation de tes filles, par le travail, par l’indépendance financière. Est-ce que c’est facile ? Bien sûr que non mais on ne change pas un pays sans sacrifice et sans se battre chaque jour.

Algérien, ton grand père martyr serait-il fier de toi aujourd’hui ? Remets toi en question ! Ouvre toi vers le monde libre, crois en toi ! Regarde autour de toi comment le monde bouge. Il va vite, très vite. Et si tu allais plus vite que lui ? Et si tu lui montrais le chemin ? Comment ? Par l’éducation de tes enfants, par l’innovation mais surtout par ta remise en cause quotidienne et par l’exemplarité.

Demain, j’aimerais qu’on applaudisse non pas l’équipe nationale de football (« no offense guys, you rock ») mais j’aimerais applaudir des algériennes et des algériens qui auront eu ce rêve fou de créer le Harvard de l’Afrique, celles et ceux qui tiendront tête à ce système qui certes fait ce qu’il peut mais qui n’est pas à la hauteur de notre pays car oui c’est un grand pays qui a besoin de grands hommes. J’aimerais applaudir celui et celle qui aura l’audace de construire des villes propres et organisées pour que tous les citoyens soient heureux de vivre ici. J’aimerais applaudir les parents qui s’occupent de l’éducation de leur enfant comme une priorité absolue. J’aimerais applaudir ces professeurs qui montrent l’exemple, ces juges qui ne baissent pas les bras face à la mafia. J’aimerais applaudir chaque jour jusqu’à la fin de mon existence.
J’aimerais cesser d’entendre que notre Algérie est un éternel potentiel. J’ai confiance en ce peuple, j’ai confiance en l’avenir. Je pourrais être ailleurs mais je suis ici. Je réussirais tout aussi bien en me battant moins au quotidien. Certes, le changement prendra peut-être un peu de temps. Mais commençons dès maintenant à nous demander comment, chaque jour, nous pouvons contribuer à bâtir une Algérie meilleure.
Moi, je crois en ce rêve d’améliorer l’éducation et de créer une nouvelle génération de leaders qui pourra, pourquoi pas, demain, diriger ce pays. C’est sûrement une goute dans l’océan mais quand 40 millions d’algériens croient en leur rêve, devinez à quoi ressemblera ce pays… Et toi, c’est quoi ton rêve ?

Kamel Haddar

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