10 000 foyers privés d’électricité durant le week-end à Alger

Redaction

Lu sur Liberté

Les responsables de la SDA affirment que n’était le plan d’urgence mis en place récemment, le nombre d’incidents serait encore plus important.

Le Grand-Alger a vécu pendant le week-end dernier d’impertinentes perturbations sur son réseau électrique. Plusieurs communes et autres localités ont été victimes de récurrentes coupures de courant sombrant ainsi la population dans le noir pendant plusieurs minutes, voire des heures. Habitations, locaux commerciaux, administrations, aucune infrastructure n’a été épargnée par ce phénomène entré désormais dans les mœurs notamment pendant la saison estivale. La période des grandes chaleurs, synonyme d’une forte consommation ou d’une demande supplémentaire en électricité provoque une surcharge, elle-même à l’origine  des pannes.

Des incidents ont été signalés dans les communes de Zéralda (centre), Alger-Centre, El-Biar, Bir-Mourad-Raïs, Hussein-Dey, Madania, Paradou, Bach Djarrah, Kouba, Ouled Fayet… Au total, quelque 10 000 foyers ont été privés d’électricité à Alger et sa périphérie durant ce week-end, selon un communiqué de la Société de distribution de l’électricité et du gaz d’Alger (SDA). “Sur près de 1 100 000 foyers, les interruptions de l’énergie électrique ont affecté environ 10 000 foyers, y compris ceux coupés pour une minute”, reconnaît la filiale de Sonelgaz. À la Sda, on affirme que ce type de coupures “entre dans le fonctionnement normal du réseau électrique”. Mme Sadat, chargée de la communication de la Sda, parle de “pannes techniques qui surgissent naturellement lors des fortes consommations”. La canicule enregistrée dans plusieurs contrées du pays a coïncidé avec le week-end où les citoyens ont préféré ne pas mettre leur nez dehors. Ils ont recouru à la climatisation pour passer une journée de jeûne douce. Ce qui a engendré un pic dépassant les 10 000 Mégawatts (MW) à l’échelle nationale. Or, cet usage excessif de climatiseurs par les abonnés a fait chauffer les câbles électriques sur le réseau et les a endommagés, plongent tout le monde dans le noir. Leur réparation devient ainsi une urgence. En moyenne, l’opération de rétablissement du courant dure, selon Mme Sadat, environ 2 heures. Parfois plus, car le temps d’arriver à l’endroit signalé est prolongé à cause de la circulation, notamment pendant les heures de pointe. Mais tous les responsables de la Sda affirment que n’était le plan d’urgence mis en place récemment, le nombre d’incidents serait encore plus important. En comparaison à l’année 2012, soulignent-ils, les pannes subies restent moindres. Soit, mais l’on doit tenir compte du fait que jusqu’avant le week-end écoulé, les températures étaient plus clémentes par rapport à la même période de l’année dernière. La stratégie engagée sur le terrain depuis plusieurs mois par la Sda pour faire face à ce genre de désagréments “électriques“ consiste en l’installation de 534 postes moyenne et basse tensions (MT et BT) dont 427 uniquement à Alger (la Sda couvre aussi Boumerdès et Tipasa). Ce programme a nécessité une enveloppe de 10 milliards de dinars.

Le groupe Sonelgaz a mobilisé pour l’exercice en cours, quelque 12 000 MW, soit plus de 25% de capacités additionnelles. Ce plan aussi performant soit-il ne pourra pas, cependant, mettre l’Algérie à l’abri d’un éventuel incident. Un avis que partage Loucif Lakehal, directeur de distribution de l’électricité et du gaz de Gué de Constantine, pour qui le risque zéro n’existe pas. Quand bien même ce plan d’urgence est efficace, il ne pourra pas, nuance-t-il, diminuer à 100% les pannes.

Sur le réseau qui relève de ses compétences, il a mis en place des postes afin d’améliorer davantage la qualité de la tension, jugée faible dans certains lieux. Sa direction n’a enregistré qu’une quinzaine de gros incidents. Un nombre en baisse en comparaison à la centaine signalée à la même période en 2012. M. Lakehal déplore certaines contraintes qui freinent les agents dans l’exercice de leur métier. Il cite le blocage par certains citoyens indélicats des postes qui empêchent les réparateurs d’y accéder afin de résoudre le problème.

À Aïn Naâdja, les citoyens ont improvisé, regrette-t-il, une décharge publique devant un nouveau poste. En voulant consumer les ordures qui s’y trouvent, ils ont failli brûler le poste qui aurait coupé le courant à plus de 500 abonnés.

Outre les agressions sur les ouvrages, ce responsable évoque aussi la nécessité de réparer des câbles anciens et usés.