22% des médecins étrangers en France sont algériens

Redaction

D’après le Conseil national de la démographie médicale de France, près d’un quart des médecins étrangers exerçant dans l’Hexagone sont diplômés d’Algérie. Un paradoxe pour un pays dont le système hospitalier est grippé depuis plusieurs semaines.

Avec plusieurs personnalités publiques, en premier lieu, le Président de la République Abdelaziz Bouteflika, partis à l’étranger pour se soigner, un manque de moyens et d’effectifs criant et un mouvement de grève prolongé de cinq semaines observé par le secteur médical, le constat est sans appel : la santé publique est malade en Algérie. En revanche, à l’extérieur de ses frontières nationales, la médecine algérienne brille par sa compétence et son professionnalisme, à en croire l’Atlas national de la démographie médicale, publié le 4 juin par le Conseil national de la démographie nationale français (CNOM). D’après cette étude, plus de 22% des médecins étrangers exerçant en France, soit quasiment un quart d’entre eux, sont originaires d’Algérie. Loin devant le Maroc (5,8%), la Tunisie (2,5%) et l’Egypte (1%). Les médecins formés en Algérie constituent donc le premier contingent de praticiens étrangers en France.

Sur la rive nord de la Méditerranée, il n’est pas rare de se faire soigner par un médecin maghrébin car, à eux seuls, les pays du Maghreb comprennent plus d’un tiers des docteurs formés à l’étranger exerçant sur le sol français. Ils représentent même plus de deux tiers des diplômés extra-européens, toujours selon ce rapport.

Face à la crise des centres hospitaliers, désertés par les médecins locaux qui préfèrent exercer en libéral et dans les grandes villes de l’Hexagone, l’Etat français fait régulièrement appel à des diplômés étrangers. La septième édition de cet atlas révèle d’ailleurs que leur nombre est en constante augmentation, de l’ordre de 43% entre 2008 et 2013. Une tendance qui ne devrait pas s’infléchir étant donné que le CNOM table sur une progression de 34% d’ici 2018.

Toutefois, l’arrivée des diplômés étrangers ne permet pas de pallier, à elle seule, le manque de spécialistes dans certains domaines, comme la radiologie ou l’anesthésie, en France, affirme la géographe de santé du CNOM, Gwenaëlle Le Breton, interrogée par nos confrères de Jeune Afrique. Selon elle, les médecins venus de l’étranger ne sont pas plus attirés que leurs confrères français par une installation en milieu rural.