A Bouira, ces dialysés qui refusent des soins vitaux en guise de protestation

Redaction

Lu sur Liberté

Ils protestent contre le manque de paramédicaux dans cet hôpital et sont déterminés à maintenir leur position si “aucun recrutement ne se fait dans les plus brefs délais”.

Plusieurs hémodialysés de la wilaya de Bouira sont montés au créneau mardi matin, en refusant de faire leurs séances de filtrage, et ce, à cause du manque flagrant d’effectif du personnel paramédical chargé de leurs soins.

En effet, selon Izem Rabah, président de l’association des hémodialysés de Bouira, le manque d’infirmiers serait à l’origine de ce mécontentement général de ce groupe. “Auparavant, nous avions six infirmiers pour nous suivre durant ces séances. Ce matin, seuls trois étaient présents, et ces derniers ont refusé de travailler, sous prétexte qu’ils n’étaient pas suffisamment nombreux pour accomplir les séances. De ce fait, une fois qu’ils sont revenus à de meilleurs sentiments, c’est nous malades qui avons refusé d’être dialysés.”

Notre interlocuteur, rencontré au service hémodialyse de l’hôpital Mohamed-Boudiaf de Bouira, affirme que malgré des rapports signés par le surveillant médical et la néphrologue à propos de ce manque, le directeur de cet établissement n’aurait rien fait. Situation qui a ainsi amené les dialysés à se rebeller en refusant leurs soins qui leur sont pourtant vitaux. Les protestataires sont unanimes à déclarer qu’ils camperont sur leur décision si “aucun recrutement ne se fait dans les plus brefs délais”.

Du côté de l’administration et par la voix du directeur de cet EPH, ce dernier reconnaît effectivement une carence en matière d’effectif du personnel paramédical au service d’hémodialyse : “Ce matin, nous avons réquisitionné deux infirmières pour parer au manque, car nous avons deux infirmières qui sont en congé de maternité… Cette situation est provisoire, je vous assure que d’ici une quinzaine de jours nous recruterons 18 infirmiers pour renforcer le staff des paramédicaux.”

Les dialysés de Bouira demandent également le changement de la station d’épuration d’eau qui fait fonctionner leurs générateurs, car décrite comme vétuste : “Cette station a une durée de vie de dix ans en fonctionnant 8 heures par jour, cependant cette station a dépassé ce délai en fonctionnant 24h/24 !” Pour le directeur de l’établissement, ce changement de matériel obéit à certaines règles, mais il se veut rassurant : “Nous avons refait à neuf les pompes et les membranes de cette station, l’entretien et la maintenance curatifs et suivi ont été effectué récemment. De même que nous avons effectué les analyses de l’eau en vérifiant la densité bactériologique : tous les résultats répondent aux normes.”

Hafidh B.

Quitter la version mobile