L’achat d’une voiture en Algérie peut vous traîner devant les tribunaux

Redaction

Acheter une voiture est une démarche tout à fait ordinaire. Ce n’est pas vraiment le cas de ce citoyen algérien qui s’est retrouvé dans une situation complètement absurde. Une situation qui a bouleversé sa vie.

Après des années de durs et éprouvants labeurs, Sadoudi Mohand Arezki, un paysan de la région d’Azazga, à 37 km à l’Est de Tizi Ouzou, s’offre enfin une voiture pour le confort de sa petite famille.

Après s’être assuré que ses moyens financiers lui permettaient ce « luxe », il s’est lancé dans la recherche d’une voiture qui lui conviendrait. C’est ainsi qu’il a repéré, en juin 2005, une voiture de marque Peugeot 406, immatriculé en France, et portant un autocollant «à vendre». Il approcha son propriétaire et tous les deux conclurent vite le marché. M. Sadoudi Mohand Arezki s’est alors acquitté de la somme de 93 millions de centimes des frais d’acquisition de cette voiture, importée par son propriétaire grâce à une licence de moudjahidine.

Ils se sont rendus, en compagnie du vendeur, chez un notaire de la ville de Tizi Ouzou,pour établir une procuration, procédure  à suivre dans pareilles circonstances. M.Sadoudi s’est présenté, par la suite, à la daïra d’Azazga afin de déposer un dossier et remettre le véhicule à son nom. Son dossier reçu, il reçut alors un récépissé en attendant d’avoir les documents définitifs. Ceux-ci tardèrent à être délivrés. Pendant tout le temps que durèrent ces démarches , il recevait des récépissés, jusqu’au jour où, contre toute attente, il reçut la visite d’un huissier de justice qui l’informa que les Douanes algériennes avaient porté plainte contre lui pour faux et usage de faux. « C’était le choc de ma vie! Je n’avais jamais cru que cela allait se produire un jour », témoigne-t-il. « Moi qui suis fellah, on m’accuse d’avoir importé une voiture de France et d’avoir modifié son année d’immatriculation. Je ne suis jamais allé en France », dit-il encore, dépité.

«J’ai été condamné en novembre 2011 à six mois de prison avec sursis et une amende de 54 millions de centime. Alors que tous les papiers en ma possession prouvent que je n’ai jamais foulé le sol français, ni importé aucune voiture», fulmine-t-il. Il tient a indiquer que durant son procès, l’homme qui lui a vendu sa voiture été entendu en tant que témoin.

Ayant investi toutes ses économies dans l’achat de la voiture et celle-ci ayant été saisie par la police le 10 décembre dernier, M.Sadoudi, n’a plus aucune ressource pour payer la somme réclamée par la justice, sous dizaine. Victime d’une injustice flagrante, il décide quand même de régulariser sa situation. «Je me suis rapproché du bureau des Douane de Tizi Ouzou pour demander un échéancier pour le paiement de l’amende, en attendant de régulariser la situation de la voiture pour la vendre et supporter la charge. L’agent des Douanes a catégoriquement refusé et m’a signifié qu’il ne fallait pas espérer une quelconque régularisation, précisant que je n’avais aucune autre voie de recours», affirme-t-il.

Étant convaincu qu’il est victime d’une escroquerie des réseaux d’importation frauduleuse de véhicules de l’étranger, sans ressources suffisante pour rembourser la somme réclamée par la Justice, M.Sadoudi s’en remet aux autorités concernées pour intervenir et mettre fin à cette situation kafkaïenne.

Arezki Ibersiene