L’affaire Hadjer vient nous rappeler qu’il y encore dans ce pays des hommes et des femmes dignes, qui n’ont pas peur de mettre leur salaire en jeu pour dire non à la tyrannie des ignorants. Cet élan formidable, provoqué par le licenciement d’une consœur, émane d’une initiative toute banale, balancée sur l’incontournable Facebook par notre confrère Semmar du quotidien La Tribune.
Un écrito sur son mur et la machine démarre. La solidarité s’organise pour ne plus subir cet ordre bien établi qui s’abreuve de l’arbitraire, de la complaisance, du soutien obscur mais aussi et surtout de notre silence lâche et démissionnaire. Combien faut-il de Hadjer pour que cette corporation puisse enfin comprendre qu’elle est sous l’emprise de mafieux qui assimilent leur effort et leur talent à du papier-emballage pour les quarts ANEP.
Pourquoi distribue-t-on des titres de presse avec des garanties de subventions à des voyous qui savent à peine tenir en main un journal? Que veut-on par la clochardisation d’un métier noble et pilier incontestable de toute démocratique et société moderne ? Pourquoi devrons-nous accepter que c’est ainsi partout et qu’on ne peut rien y faire ?
Pourquoi accepter de n’avoir comme plan de carrière que la résignation ou la prostitution (gratuite parfois) ? Arrêtons de nous regarder les uns les autres et fixons les bien dans les yeux pour leur dire stop, non et merde.
N’ayez pas peur de perdre vos emplois car de toute façon vous n’en avez pas avec les conditions actuelles. Ne faisons pas de demie mesure : d’abord Hadjer et ensuite tout. Exigeons une profonde réforme de ce système absurde qui fera beaucoup d’autres Hadjer. La justice est inconcevable pour les ignorants. Malheureusement, ils sont nombreux dans ce milieu. En plus, ils sont tous moches.
Nassim Brahimi