Un déchaînement médiatique sans précédant est lancé contre la compagnie nationale de transport aérien, Air Algérie, depuis le crash du vol AH 5017. Une campagne de dénigrement qui sent le soufre depuis son début.
Les détracteurs de la société publique de transport aérien Air Algérie n’ont même pas attendu les conclusions de l’enquête, portant sur les circonstances du crash du vol AH 5017, reliant Ougadougou à Alger, dans la nuit du 23 au 24 juillet dernier, pour tirer leurs couteaux. Ce déchaînement médiatique, visant la compagnie, ainsi que son PDG, Mohamed Salah Boultif, a pour but de ternir l’image d’Air Algérie aux yeux des Algériens et des l’étrangers. Cependant, des questions restent posées. Qui est derrière ces attaques en série ? Qui en tire profit ? Pourquoi est-ce que ces attaques sont venues précisément après ce crash, alors que cette compagnie a connu d’autres malheureux accidents, sans qu’elle ne soit exposée à de pareilles campagnes ?
S’il est facile de deviner la raison des attaques venant de l’étranger, celles venant de la presse algérienne, qui sont les plus virulentes, restent confuses. La déferlante médiatique étrangère après le crash du vol AH 5017 peut s’expliquer par la féroce concurrence dans le secteur aérien. Air Algérie s’est faite une place de choix, en peu de temps seulement, au niveau national et international, dans son domaine d’activité, intégrant le Top 100 des meilleures compagnies. De bons résultats qui l’exposent indéniablement à des campagnes pareilles de la part de ses concurrents. Le directeur de cette compagnie, qui est sorti de son silence mercredi, a déclaré que son entreprise a réussi à capter, en l’espace de trois ans seulement, 1,4 millions de nouveaux passagers à l’international. Cette ascension remarquable n’est pas sans attirer les foudres de ses concurrents.
Depuis le commencement de cette campagne, un grand nombre de médias nationaux s’est prêté à cet exercice qui frise le dénigrement. Pour se faire, ceux-ci ont fait appel à des « spécialistes » et des syndicalistes qui peuvent même prévoir des crashs d’avions. Air Algérie est mise sous leur loupe et le moindre couac le plus futile est mis en lumière et transformé en une information. Comme si l’on prenait plaisir à tirer sur l’ambulance.
Le ministre des Transports a affiché mercredi son soutien à la compagnie nationale, contre ce déchaînement médiatique, qui vise «la crédibilité d’Air Algérie». Amar Ghoul a pointé du doigt « des milieux étrangers », qui sont derrière cette cabale, omettant curieusement que des commentateurs algériens prennent part à cette campagne. En revanche, le président du parti TAJ n’a eu aucun mot pour le PDG d’Air Algérie, Mohamed Salah Boultif, qui est pourtant visé de manière frontale, par cette campagne médiatique. Les deux hommes sont-ils en froid ? Leurs relations se sont-elles délitées suite à l’affaire des réductions des billets d’avion, décidée de manière unilatérale par Amar Ghoul ? Ce dernier cherche-t-il à punir le directeur d’Air Algérie, qui n’a pas voulu appliquer ses directives, jugées disproportionné
Arezki IBERSIENE