Algérie : 3e décès par immolation depuis deux semaines

Redaction

immolation

Un jeune Algérien de 26 ans, sans emploi et sans logement, est mort samedi à l’hôpital de Constantine (est) où il avait été admis la veille après s’être aspergé d’essence dans la localité de Medjana, près de Bordj Bou Arreridj, rapporte le quotidien «El Watan».

Il s’agit du troisième décès par immolation enregistré dans le pays depuis la mi-janvier.
Il a succombé à ses brûlures tandis qu’un autre a tenté d’en faire autant dimanche près d’Alger. Un employé de la Banque de développement local (BDL), père d’une fillette handicapée, s’est aspergé d’essence devant le siège de la direction générale de cet établissement financier public à Staoueli, dans la banlieue ouest de la capitale.

L’homme n’a pas pu y mettre le feu, des employés de la banque ayant réussi à l’en empêcher, selon l’un de ces salariés. Il entendait protester contre le refus de la direction de lui octroyer une aide financière pour soigner sa fille.

C’est la dixième tentative d’immolation connue en Algérie depuis le déclenchement en janvier d’un mouvement de mécontentement social qui a provoqué des émeutes dans la foulée de la «révolution du jasmin» en Tunisie.

Une marche interdite prévue le 12 février à Alger

Samedi, des milliers de personnes ont manifesté à Béjaïa (250 km à l’est d’Alger) en Kabylie pour demander «un changement du régime» en Algérie, a-t-on appris auprès des organisateurs. Répondant à l’appel du Rassemblement pour la culture et la Démocratie (RCD), un parti d’opposition bien implanté en Kabylie, les manifestants ont défilé dans le calme dans les rues. Aucune indication indépendante sur le nombre des manifestants n’étaient disponibles.

Une marche pour demander le «départ du système» est prévue le 12 février à Alger à l’appel de la toute nouvelle Coordination nationale pour le changement et la démocratie, qui regroupe des mouvements d’opposition et organisations de la société civile. Cette coordination est née le 21 janvier dans la foulée des émeutes du début janvier qui ont fait cinq morts et plus de 800 blessés. Elle regroupe avait la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’homme (LADDH), des syndicats autonomes d’enseignants, des organisations estudiantines, des partis politiques, le RCD notamment, et des représentants de la société civile.

Le ministre algérien de l’Intérieur, Dahou Ould Kablia, a rappelé qu’aucune marche ne sera autorisée par les autorités à Alger, dans un entretien dimanche au quotidien francophone Liberté. Les manifestations de rue sont interdites à Alger depuis juin 2001 quand une marche en faveur de la Kabylie avait tourné à l’émeute faisant huit morts. Le ministre a notamment évoqué la possible intervention «d’éléments qui n’ont rien à voir avec l’objectif de la marche et qui sont là pour créer des troubles (…)». «Il y a toujours la problématique du terrorisme», a-t-il encoure souligné.

LeParisien.fr