Algérie : Des universitaires s’interrogent sur le sort du rapport qui sera élaboré par la commission Bensalah

Redaction

 

 » Je crains que le rapport qui sera élaboré par la commission de consultations  ne subisse le même sort que les précédents à l’instar du rapport  de feu Me Mohand Issad sur la réforme de la justice et les  évènements de la région de Kabylie (2001), ainsi que le rapport de Missoum Sbih  sur la réforme de l’Etat », a déclaré ouvertement l’universitaire Abederrezak Dourari qui a été reçu mardi à Alger, en compagnie d’éminents universitaires à l’instar de Abdelhamid Aberkane, Pierre Chaulet, Mohamed Behloul,  El-Kheir  Kechi, Nouria Ben Abrit Ramon, Azeddine Boudrioua  et Ali Benabi, par les membres de la commission de consultations sur les réformes politiques.

Interpellée par cette interrogation, la commission Bensahal n’esquissera aucune réponse pour renforcer sa crédibilité et sauver son honneur. Mais cela n’a pas empêché ses hôtes universitaires d’émettre leurs propositions afin de sortir le pays de l’ornière. Ainsi, l’expert  économiste de l’université d’Oran,  Mohamed Bahloul, a appelé à l’ouverture  d’un débat national auquel prendraient part toutes les forces politiques du  pays sans exclusion aucune à travers l’organisation d’une conférence nationale. Il a en outre recommandé la formation d’une commission composée d’experts  en matière de droit constitutionnel qui aura pour mission la rédaction d’une  nouvelle Constitution.

Le Pr Abdelhamid Aberkane, ancien ministre de la santé, a, de son coté,  souligné la nécessité que consultations dégagent des résultats qui répondent  aux aspirations de la société algérienne.  Par ailleurs, il a indiqué que le problème de l’Algérie n’était pas  lié aux textes de lois mais plutôt à leur mise en oeuvre, ajoutant que  la nouvelle période que connaît l’Algérie requiert une reprise de confiance  en les décisions du pouvoir.  Il a dans ce cadre mis en exergue l’importance de consacrer une « véritable  décentralisation » dans les nouveaux textes juridiques et de donner la chance  aux jeunes compétences d’accéder aux postes de responsabilités.

L’enseignant de droit El Khier Kechi de l’université de Sétif,  a indiqué qu’il était nécessaire après que l’Algérie eut renoué avec la sécurité  et la stabilité, de « préserver cette stabilité à travers un Etat de droit et  de justice ».          Concernant le rôle des partis politiques, M. Kechi a souligné la nécessité  de consacrer en vertu de la nouvelle constitution, le rôle des partis dans la  sensibilisation et l’éducation politique des citoyens.

Enfin, l’enseignant à l’Ecole polytechnique d’architecture et d’urbanisme,  Ali Benabid, a demandé l’orgnisation d’un référendum populaire sur l’amendement  de la Constitution et le choix du régime du pays, appelant à accorder davantage  d’intérêt au développement dans les régions du Sud du pays et à officialiser  la langue amazigh.

Youcef  Benaili

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