La Banque Mondiale tire la sonnette d’alarme. Les détournements du foncier en Algérie freinent beaucoup le développement économique. Dans un rapport rendu public vendredi dernier et consacré au développement des pays de la région Moyen Orient et Afrique du Nord (MENA), la Banque Mondiale a épinglé les autorités Algériennes au sujet de leur main mise sur les assiettes foncières. Grâce à ce contrôle qui s’apparente à une pratique de mafia, les responsables du gouvernement Algérien ont trouvé «un moyen non négligeable pour créer des rentes économiques», souligne le rapport de la Banque Mondiale qui s’intitule : « Des privilèges à la concurrence ».
Pour les experts qui ont participé à ce rapport, les autorités Algériennes jouent un rôle dominant à travers les pouvoirs locaux «sur les marchés fonciers». Malheureusement, ce rôle «nuit à l’investissement, en rationnant l’offre et en utilisant le domaine public comme source de rente». En plus, cette situation, déplore la Banque Mondiale, a conduit à «une pénurie artificielle de terrains publics dont la valeur augmente de façon anormale».
A ce sujet, la Banque Mondiale n’a pas omis de signaler que la gestion des zones industrielles et l’opacité des procédures d’attribution de terrains à des investisseurs laissent encore «une grande place aux décisions discrétionnaires et aux traitements de faveur». En Algérie, comme dans de nombreux pays arabes, «la terre est souvent l’un des atouts les plus importants pour les gouverneurs qui s’assurent totalement le contrôle ».
Un contrôle qui permet au Pouvoir en place «d’imposer des barrières d’entrée pour bénéficier de rentes sur les terrains publics concédés», relèvent les experts de la Banque Mondiale. A long terme, cette situation empêchera l’Algérie de devenir un jour un véritable pays émergent, avertissent-ils.
Anouar Malik