C’est un terrible phénomène qui est passé sous silence par la société Algérienne. De plus en plus de personnes âgées qui occupent des maisons de vieillesse pensent au suicide face à leur situation intenable marqué par la tristesse, l’incapacité physique et des pressions psychologiques vécues quotidiennement ainsi que l’intolérance de leurs enfants et proches envers eux. C’est ce qu’a révélé récemment la présidente de l’Association nationale des personnes âgées «Ihsane », Mme Souad Chikhi qui a appelé à la nécessité de prendre en charge cette frange vulnérable de la société sur les plans psychologique et social. Mme Souad Chikhi a affirmé, par ailleurs, avoir visité tous les centres de vieillesse du pays, où elle a ressenti le malaise et la détresse de cette frange de la société qui vit dans des conditions misérables, notamment sur le plan psychologique au point où ils pensent même à mettre fin à leurs jours.
L’interlocutrice a vivement critiqué le traitement réservé aux personnes âgées qui se trouvent dans des mêmes salles avec les psychopathes et les handicapés ce qui aggrave leur situation en se sentant marginalisées en dépit d’importants moyens consacrés par l’État à prendre en charge de cette classe vulnérable de la société qui a tant besoin d’être entourée par ses enfants. Au sujet de la loi sur les personnes âgées qui était entré en vigueur depuis deux mois, Mme Chikhi a estimé que cela ne changera rien car la punition et l’emprisonnement des personnes derrière la misère des vieux et des vieilles ne seront pas la meilleure solution. Cet militante pour la cause des personnes âgées plaide pour fournir davantage de moyens matériels et humains sera une meilleure solution à cette frange qui contient plus de 3 millions en Algérie.
Quant à l’état psychologique des personnes âgées, le Dr.Kadri Kamel, spécialiste de la médecine à domicile à Birtraria à Alger a indiqué que les maladies chroniques et psychologiques constituent 80% des raisons des décès des personnes âgées en Algérie, ce qui signifie l’état déplorable dans laquelle évolue cette frange vulnérable de la société. Au terme des chiffres, ce docteur a lancé que d’ici à 2030 l’Algérie connaîtra 20% de personnes âgées, dont 83% d’entre eux sont analphabètes, 27% souffre de maladies chroniques à l’instar de diabète qui menace 12% de personnes âgées dans le pays. S’ajoute le rhumatisme qui a touché plus 24% d’entre eux tandis que 100 000 d’entre eux souffrent également de myopie ainsi que 160 000 souffrent aussi de malnutrition.
Synthèse Amine M avec Echorrouk
