Algérie: Vers le rapatriement des dépouilles de harraga depuis l'Espagne

Redaction

L’Algérie se soucierait-elle enfin de ses ressortissants ?

Dans quelques jours, le ministre de la Solidarité nationale et de la Communauté algérienne à l’étranger, Djamel Ould Abbès, devrait se rendre en Espagne pour rapatrier des dépouilles d’émigrés clandestins algériens se trouvant dans les morgues d’Almeria et Alicante.

C’est, en tout cas, ce que certains milieux, relayés par quelques médias, laissent entendre depuis le début de l’année en cours, en murmurant que la décision pourrait avoir été prise (en prévision des élections présidentielles d’avril ?) par le chef de l’État lui-même.

Ce que l’on croit sans peine, Abdelaziz Bouteflika s’étant accaparé de tous les dossiers, et pris toutes les décisions qui comptent depuis son accession au pouvoir voilà dix longues années.

Toujours est-il que selon les chiffres livrés par la Commission nationale pour la sauvegarde de la jeunesse algérienne (CNSJA) (structure dépendant de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’homme (LADDH), aile Hocine Zehouane) pas moins de 600 corps d’émigrés clandestins algériens, morts durant la traversée, se trouvent en Espagne en attente de rapatriement.

L’indifférence de l’État à l’égard de ces dépouilles dure depuis tellement longtemps qu’un imam algérien, établi à Alicante, aurait adressé aux autorités une supplique pour qu’elles daignent enfin récupérer les corps et empêcher qu’ils soient incinérés par des autorités espagnoles lasses d’attendre.

«Si les pouvoirs publics n’ont rien fait pour ces Algériens quand ils étaient en vie, qu’ils décident au moins de les rapatrier afin qu’ils soient dignement enterrés», s’était offusqué le président de la commission au cours d’une conférence de presse animée, il y a quelques jours, à Alger.

L’indignation du militant des droits de l’Homme de voir l’État abandonner ses ressortissants est d’autant plus justifiée qu’il avait affirmé que 4.000 autres Algériens, dont la plupart seraient des émigrés clandestins, étaient- ils le sont, sans doute, encore- détenus dans des prisons espagnoles, italiennes, tunisiennes et même captifs de camps d’internement libyens.

Le tout sans que les autorités algériennes ne lèvent le plus petit doigt, ne serait-ce que pour vérifier ces révélations et prendre les mesures qui s’imposent pour que les droits de leurs ressortissants ne soient bafoués d’aucune manière.

Ramdane Ouali