Alors que les deux tiers des clubs de l’élite se préparent chez nos voisins.

Redaction

Updated on:

clubs algériens

Devenue une mode à laquelle la quasi-totalité des clubs algériens ont adhéré ces dernières saisons, la préparation d’intersaison à l’étranger ne semble, désormais, être l’apanage que de quelques «privilégiés».

Alors qu’elle était prisée par tous les clubs de l’élite sans exception, la destination «étranger» pour meubler l’intersaison et effectuer la si déterminante phase pré-compétitive n’est, ainsi, plus une priorité pour bon nombre de pensionnaires de la Ligue 1.

Cinq clubs, et non des moindres, ont en effet choisi délibérément ou par contrainte financière de programmer un stage au pays pour peaufiner la préparation estivale de leurs équipes professionnelles respectives. Cet état de fait a fini par créer une sorte de tendance “locale” par opposition à celle qui consiste à s’établir, une quinzaine de jours durant, dans un pays voisin pour effectuer le travail physique de sape en aval à un travail plus spécifique destiné au volet technico-tactique.

La préparation d’avant-saison des clubs algériens offre désormais deux tableaux distincts : d’un côté, des clubs qui restent fidèles à leur choix de quitter le décor quotidien pour au moins deux semaines, le temps de permettre au staff technique de jeter les jalons de l’équipe-première qui débutera la saison, et d’un autre ceux qui préfèrent se préparer at home et optent, le plus souvent des cas, pour des stations balnéaires de la côte méditerranéenne.

Pionnière en la matière, puisque prenant ses quartiers dans le complexe sportif Omar-Ouciaf de Aïn Témouchent avant même la fin du mois de juin de chaque année depuis maintenant cinq saisons, l’USM El-Harrach a, ainsi, fait des émules dans la mesure où ils sont désormais de plus en plus nombreux les clubs de l’élite à abandonner l’idée de se préparer à l’étranger, pour se rabattre sur des sites locaux.

Mais si l’USMH le fait en grande partie en raison du veto opposé par son exigeant entraîneur Boualem Charef, ce qui n’est pas pour déplaire au président Mohamed Laïb qui éprouve de plus en plus de difficultés à trouver des ressources financières suffisantes pour subvenir aux besoins grandissants de son club, d’autres formations, comme le Chabab de Belouizdad de l’Argentin Miguel Gamondi, la JSM Béjaïa du très expérimenté Noureddine Saâdi, la JS Saoura du pragmatique Abdelkader Amrani, et autres USM Alger du Farnçais Rolland Courbis le font pour des considérations qui diffèrent d’un club à un autre.

Car, si le fait de privilégier la destination Algérie est dicté, dans la majorité des cas, par un manque considérable de moyens financiers, on imagine toutefois mal ce «détail» contrarier les plans d’un club de l’aisance monétaire de l’USMA qui, pour des raisons imposées par son entraîneur français Rolland Courbis, a choisi exceptionnellement cet été de rester à la maison alors qu’elle avait ses habitudes à Lisses, au centre Léonard de Vinci ou encore du côté d’Istanbul. «Courir pour courir, autant le faire chez moi à moindre frais» semblent d’ailleurs se dire les techniciens qui ont favorisé ce choix.

Les autres clubs ont opté, soit pour le Royaume chérifien à l’image du Mouloudia d’Alger, de l’ASO Chlef et du RC Arbâa, soit pour le voisin tunisien comme l’Entente de Sétif, le Chabab de Constantine, le Mouloudia d’Oran, la JS Kabylie, le CRB Aïn Fakroun, le Mouloudia de Béjaïa, le MC El-Eulma et le Chabab Ahly de Bordj Bou-Arréridj, répartis entre Aïn Drahem, Hammam Bourguiba et Bordj Cédria.

S’il répond à certaines exigences propres au sport de haut niveau comme la nécessité d’éloigner les joueurs de leur environnement habituel pour un maximum de concentration et de sérieux dans le travail quotidien, cet exil massif est surtout motivé par l’absence, ici en Algérie, de centres de préparation dignes de ce nom qui offrent toutes les commodités adéquates en matière d’infrastructures sportives, de matériel pédagogique, d’espaces de détente et de récupération ainsi que la possibilité de trouver assez facilement des sparring-partners pour les répliques amicales.

Et s’il est, également, de notoriété publique que l’idée des hauts responsables du sport algérien de doter chaque club de son propre centre de formation où il pourra se préparer et s’entraîner convenablement n’est, à l’heure actuelle, qu’un simple concept théorique très loin de se concrétiser, on comprend aussi un peu mieux le pourquoi d’un tel choix d’aller peaufiner sa préparation pré-compétitive sous les cieux de nos voisins de l’est et de l’ouest qui, de par la culture et les traditions en commun, répondent en parallèle mieux aux exigences spécifiques d’un stage en plein mois sacré du Ramadhan qu’un autre pays de la rive nord de la Méditerranée.

R. B

Lu sur Liberté