En plus de son incapacité à définir un cap pour le pays, le gouvernement est également incapable de parler d’une seule et unique voix. Pis, ce n’est pas de différents idéologiques qu’il s’agit, mais d’un vrai cafouillage lié à un manque de coordination, nécessaire dans des périodes de crise.
Alors que le ministre du Commerce officie sur des journaux que « personne ne peut prévoir les prix du pétrole » qu’il compare à la survenue d’un séisme qu’on ne peut également « pas prévoir », Youcef Yousfi, chargé de l’Energie assure, depuis Touggourt où il a inauguré un premier puis pilote exploitant le gaz de schiste, prévoit, lui, le maintient des prix du pétrole aux environs de 80 dollars le baril en 2016. Plus que cela, le ministre prévoit une fourchette des prix qui se situera entre 60 et 70 dollars pour l’année 2015. Autrement dit : les économistes et notamment les spécialistes des marchés pétroliers savent que des prévisions –même aléatoires- sont possibles.
Ce n’est pas la première fois que les membres du gouvernement tiennent des langages différents. Pendant que Amara Benyounès, ministre du Commerce, assurait que « rien ne changera » dans la politique gouvernementale et que «la chute des prix du pétrole n’affecteront pas les projets gouvernementaux», son collègue de l’industrie, Abdesselam Bouchouareb avoue, lui, que « nous devons changer notre manière de faire ». Pis, quelques jours après cette déclaration de Benyounès, c’est le premier ministre en personne qui avoue, lorsqu’il a inauguré la foire de la production nationale, que les Algériens doivent « serrer la ceinture ».
Ces exemples démontrent que le gouvernement navigue à vue et que tout ce qui est fait est le résultat de l’improvisation.
Essaïd Wakli