Le MCAF menace de porter plainte contre Missoum Sbih et l’avocat Khaled Lasbeur. Cheb Mami remboursera-t-il les 200 000 euros versés pour sa libération ?
Le désormais ex-ambassadeur d’Algérie à Paris, Missoum Sbih, et l’avocat Khaled Lasbeur sont interpellés par le Mouvement citoyen algérien en France (MCAF). L’association leur demande des explications sur une somme de 200 000 euros versée à la justice française pour obtenir la libération conditionnelle du chanteur de raï cheb Mami.
« Le MCAF demande à Son Excellence l’ambassadeur Missoum Sbih si Cheb Mami a remboursé les 200 000 euros versés comme garantie à la justice française lors de son procès. Il s’agit bien d’argent public. Cette somme importante. Si Cheb Mami est dans l’incapacité de la rembourser ou s’il n’est pas solvable, alors la responsabilité incombe à M. Sbih et à l’avocat algérien Khaled Lasbeur. Ils doivent, en plus de recouvrer cette somme au plus vite, s’expliquer sur ce comportement que nous considérons comme un passe-droit, d’autant plus que Cheb Mami n’est pas condamné pour un geste honorable qui méritait ce cadeau de la République », affirme le MCAF dans un communiqué rendu public hier.
Le MCAF menace de recourir, à défaut, à la justice algérienne pour récupérer ces deniers publics. « Si cette affaire ne se règle pas au plus tard début octobre, à l’arrivée du nouvel ambassadeur (Amar Bendjama, ndlr), le MCAF se réserve le droit de déposer à Alger une plainte contre M. Sbih et M. Lasbeur pour recouvrer cette somme », lit-on dans le même document.
Le MCAF se réfère au contenu d’une vidéo pour appuyer ses revendications. Dans cet enregistrement, on entend M. Lasbeur avouer au président du MCAF, Omar Aït Mokhtar : « C’est moi-même qui suis allé déposer l’argent. » L’avocat affirme également que le chanteur de raï « commence à rembourser ». En outre, le MCAF s’interroge sur les honoraires perçus par l’avocat.
Rappelons que Cheb Mami a été arrêté en octobre 2006 par la police parisienne suite à une affaire d’avortement forcé sur son ex-compagne. En fuite en Algérie, il fut emprisonné en France durant un an et demi à partir de 2009.