La faculté des sciences économiques de l’université M’Hamed Bougara de Boumerdès vit au rythme de l’anarchie totale, affirment des étudiants et des enseignants. Ils nous décrivent un climat de marasme généralisé.
Un enseignant universitaire a été agressé physiquement par un étudiant, cette semaine, à l’intérieur même de la faculté des sciences économiques de l’université de Boumerdès. «Ces actes de violence contre des enseignants et des étudiants sont assez courants. Y’en a marre de cette situation! Surtout que l’administration ne fait vraiment rien pour y mettre un terme », s’indigne un enseignant, contacté par Algerie-Focus. L’administration de cette faculté a tenté de sanctionner l’étudiant agresseur, mais un élan de solidarité s’est vite organisé autour de lui de la part…des organisations estudiantines.
«Notre faculté est otage des groupuscules qui dirigent ces organisations. Il soufflent le chaud et le froid », dit-il encore. « Les enseignants et les étudiants sont constamment agressés par ces pseudos étudiants », avoue-t-il. «L’année passée, un pseudo étudiant a fermé la faculté entière, en pleine période d’examen, en manipulant une dizaine de ses camarades faisant partie du comité. Il s’agit d’un étudiant exclu de toutes les universités algériennes et qui nous a été imposé ici. On a dû reporter tous les examens à cause de lui. Mais ce qui est le plus écœurant, c’est que l’administration donne toujours raison à ces énergumènes, de peur qu’ils provoquent des troubles », regrette-t-il.
«Quand un groupe de cinq étudiants décide de fermer la faculté, il ne trouve aucune résistance. Ils peuvent paralyser toute l’université, quand et le temps qu’il veut. Les autres étudiants, qui ne souhaitent pas adhérer à leur mouvement et s’associer à leurs actions sont systématiquement empêchés d’entrer à la faculté, ou carrément lynchés », déclare à Algérie-Focus une étudiante.
« La prise d’otage dont est victime l’université de Boumerdès de la part de ces organisations estudiantines est cautionnée par l’administration, dans la mesure où celle-ci donne, à chaque fois, raison à ces étudiants qui se permettent de paralyser cette faculté durant de longues semaines », déclare un autre enseignants de cette faculté.
Nous avons tenté, cet après-midi, de joindre le doyen de cette faculté, mais dès que nous avons décliné notre identité à sa secrétaire, celle-ci, après une minute de réflexion, nous a déclarés qu’il est en réunion.