Le livre de Cherif Abdedaïm, « Abdelhafid Boussouf : le révolutionnaire aux pas de velours », se veut une biographie du colonel Boussouf dit Si Mabrouk, pionnier des services spéciaux de la Révolution algérienne et ministre de l’Armement et des Liaisons générales (MALG) du GPRA. Basé essentiellement sur des témoignages de proches compagnons de Boussouf et d’anciens cadres du MALG dont, entre autres Brahim Lahrèche, Abdelkrim Hassani, Abderrahmane Benatia, Brahim Lahouassa, Ali Cherif Deroua, Abdelmadjid Maalem, Ali Hamlat et Mohamed Lamkami, auteur du livre sur le MALG intitulé « Les hommes de l’ombre », cet ouvrage a levé plus d’une zone d’ombre de la vie de ce valeureux combattant de la liberté.
Dans ce livre, Cherif Abdedaïm retrace le parcours épique d’un dirigeant de la Révolution qui a joué un rôle de premier plan dans la guerre secrète entre la Révolution et les services de renseignements du colonialisme.
Abdelhafid Boussouf était l’initiateur du premier embryon de l’industrie militaire de l’Armée de libération nationale au Maroc, dont l’artisan matériel était Zeggar Messaoud, dit Rachid Casa. Un épisode de sa vie qui a été restituée par Abdedaïm dans de menus détails.
L’ex-cadre du MALG, Brahim Lahrèche, dit Ghani, dans sa préface, situe l’importance de ce livre, en soulignant que « c’est une oeuvre utile pour l’auteur de s’être inspiré de mon étude et celles d’autres ‘malgaches’, joignant à cela des témoignages d’acteurs de la Révolution, pour éclairer le lecteur sur l’illustre moudjahid que fut Abdelhafid Boussouf ».
L’auteur a utilisé plusieurs sources pour retracer, avec beaucoup de détails, la vie du combattant Boussouf, dont le parcours était intimement lié au mouvement national et au combat libérateur du peuple algérien.
Il a mis en exergue l’activité de Boussouf au sein du Parti du peuple algérien (PPA) et l’Organisation spéciale (OS).
Le passage de Boussouf en Oranie, après la découverte de l’OS par les services de sécurité du colonialisme et sa contribution à la formation des premiers groupes de moudjahidine pour la préparation du sursaut révolutionnaire du 1er novembre 1954, explique sa nomination comme adjoint de Ben M’hidi à la tête de la future Wilaya V.
L’auteur restitue la participation de Boussouf au sein du « Groupe des 22 » et au congrès de la Soummam en août 1956, ainsi que son intégration au sein du Comité de coordination et de d’exécution (CCE).
Il s’est attardé sur l’activité de Boussouf au sein du GPRA et son rôle dans la création du MALG, ainsi que le rôle d’équilibre qu’il avait joué au sein des différentes instances dirigeantes de la Révolution.
L’homme qui était derrière la création du centre d’écoute d’El Marsa, d’ateliers de réparation d’armes de guerre et celle d’artillerie légère en plein Rif marocain, était un bâtisseur infatigable qui avait construit dans la fournaise de la guerre de libération nationale, selon l’auteur, les différents département du MALG.
L’auteur a consacré un chapitre entier à la guerre secrète menée par les services de Boussouf pour contrer les coups fourrés des services français de l’époque, en mettant en avant des documents sur le Sahara algérien récupérés par un réseau du MALG et qui ont été de grande utilité pour le délégation du GPRA, lors des accords d’Evian.