Aouicha et kaddour, tous deux anciens galériens du bled, ayant eu tous les deux la fameuse hadda riglou (immigration en situation régulière), ont pu percer leur chemin à l’étranger, avoir un petit studio dans un petit quartier chic de la ville. Eh oui, ils ont pu se payer le luxe de marcher sur les crottes de chiens au quotidien, et surtout le dimanche.
A l’approche de la trentaine, leur petit train de vie, qui ne déraille jamais, les emmène vers le circuit routinier du métro-boulot-dodo, et qlq fois resto.
Nos deux héros, sont, je précise, des végétariens forcés, des non alcooliques pas anonymes, des abstinents textuels encore moins anonymes et des adeptes de la prière 5 fois par jour, exécutée comme de la gymnastique sur petit tapis décoré d’arabesques.
Aouicha ne connaît pas kaddour, car pour elle tous les kaddour sont des ben (personnage qu’on verra dans d’autres épisodes). Et kaddour s’éloigne autant qu’il peut des Aouichas, car pour lui toutes les Aouichas sont des Chacha (kif kif, tu la verras plus tard la fameuse Chacha)
Previously, on « wech t’as du temps à perdre pour lire ça ? »
Aouicha et kaddour, jeunes actifs mais qui savent pas trop activer.
Le bleu de leur carte bancaire devenant de plus en plus profond, la solitude de leur vie tranquilotte commençant à peser, Aouicha et kaddour ne rêvent plus que d’une seule chose : rentrer chez eux, afin de se disputer avec l’autre moitié, car un seul côté qui s’emballe, ça a vite fait de vous lasser… personne pour admirer la merveilleuse argumentation du « wé je suis trop fort »…
Aouicha, la viande non halalisée lui plait trop, mais pas touche ! les kaddour, ben, et les surtout très dangereux ben kaddour, lui rappellent trop les OIPNI (objets immobiles parlant non identifiés) qu’elle voyait accrochés le long des murs de son Alger natal…trop peu pour elle, non merci …
Quant a kaddour, il a horreur des Chachas, et les Joséphines sont, c’est vrai, adorables, mais foutre un concept carré dans un récipient cylindrique, même très élargi, ça vous laisse des vides, et les machakils ( des problèmes). ils adorent ça, les vides …il est en plein hyarité
Oum kaddour, du fond de son village, a assisté au mariage de Zohra Bent El Mir ( la fille du maire), et là coup de foudre, une belle loumja (on croit que ça fera l’affaire, mais ça vous laisse tjs sur votre faim, même ça empire votre état) …heu pardon, une lounja, passe afin de servir la viande du couscous…Un aussi beau morceau de viande, appétissant, bien portant, ne pourra que faire roser les joues maigres de son pauvre kaddour (vite un douaa, un médicament pour lui)…
Pour être sûre de son agneau, faut le voir au marché … Donc direction le hammam et là, l’agneau présente tout pour faire une bonne machine à bébés, et surtout, il a toute sa laine ! Ce qui veut tout dire sur sa moralité.
Pour mieux être sûre, Oum kaddour prend contact avec Oum Zohra, qui ne tarit pas d’éloge sur le futur mouton à rôtir…miam miam.
Kaddour appelle; maman se plaint : je suis vieille, jonimare, weldi qu’est ce qui te prend, pour quoi tu veux pas faire sourire une pauv’ vieille de 50 ans ?…kaddour : oummi, nour aini, que puis-je faire pour te rendre heureuse ? Il connait la réponse, mais pour une fois, pourquoi pas ? On verra voir.
Et là, directiou (petit congés pris pour raisons familiales, la petite filiale accorde avec beaucoup de froncements de sourcils : parce qu’il a une famille, le bougnoule ?) le petit village, pour une prise de contact très intime (juste les 2 familles de 25 personnes chacune)…
Mais qu’est ce qu’il va arriver ?…mystère, mystère !
A suivre…