Le dramaturge et metteur en scène algérien Ahmed Rezzak paie le prix fort pour défendre ses idées et sa position hostile à l’égard du 4è mandat. Sa pièce de théâtre « Ceux qui monte en bas » vient d’être censurée et interdite au festival national du théâtre professionnel d’Alger, a-t-on appris mardi auprès du concerné.
« Mon spectacle a été interdit au théâtre régional de Souk Ahras et il a été, ensuite, déprogrammé par les organisateurs du festival national du théâtre professionnel d’Alger. J’ai essayé de comprendre pourquoi une telle censure est appliquée et toutes mes sources m’ont affirmé que ma participation aux rassemblements du mouvement « Barakat! » n’a pas été du goût du ministère de la Culture », déclare à Algérie-Focus, Ahmed Rezzak qui fait du théâtre en Algérie depuis 1992. Après une vingtaine de pièces mises en scène et de nombreux textes produits, ce dramaturge se sent aujourd’hui méprisé et humilié.
« Je n’ai pas peur de la censure et je suis un artiste qui défend la liberté. J’ai déjà été censuré par le passé. Mais aujourd’hui, je ne supporte pas ce chantage qu’on exerce à mon encontre », explique notre interlocuteur a qui on a adressé un message clair et net « Retires toi du mouvement Barakat et cesse de manifester avec eux dans la rue. Sinon, tu n’auras plus aucune subvention publique pour monter tes spectacles » !
Ahmed Rezzak n’a guère été intimidé par cette censure et interdiction. Il affirme vouloir continuer à se battre aux côtés des ses camarades du mouvement « Barakat! ». « J’en ai marre du système et et je dis non au 4è mandat. Ils veulent nous faire croire que tous les artistes soutiennent leur 4e mandat. Et ben, non c’est faut ! », s’indigne Ahmed Rezzak.
Il est à souligner que cette pièce de théâtre est jouée par 16 comédiens. Elle met en scène une élection qui se déroule dans un bidonville où un candidat tente de corrompre ses électeurs en achetant leurs voix. La mafia politico-financière s’invite aussi dans cette pièce puisqu’elle financer et encourage un candidat qui lui a promis de céder les terrains de ce bidonville.