Que va être l’Algérie en 2084 ? Un pays rongé par le totalitarisme religieux et le fanatisme. Un pays qui ne s’appellera même plus l’Algérie, à en croire l’écrivain algérien Boualem Sansal qui vient de publier un roman d’anticipation glaçant et terrifiant.
Un roman où il prévoit un avenir peu glorieux pour l’Algérie. Un pays qui s’appellera, imagine-t-il, l' »Abistan ». Un pays qui sera « soumis à la cruelle loi divine d’un Dieu qu’on prie neuf fois par jour et où les principales activités sont d’interminables pèlerinages et le spectacle de châtiments publics », confie l’auteur algérien dans un entretien accordé à l’AFP. « La peur de Dieu sera plus forte que celle des armes » et « les gens pourront vivre de peu. Ils auront juste besoin de mosquées pour prier, par conviction ou par peur », détaille l’écrivain algérien d’après lequel l’islamisme sera le nouveau totalitarisme dans les années à venir. Il profitera de la mondialisation et de ses méfaits. Cependant, « après le règne de l’islamisme, il y aura une nouvelle mondialisation, mais je ne sais pas sous quelle forme », explique l’écrivain algérien à l’AFP.
Ce dernier n’es guère optimiste concernant l’avenir de l’Algérie. « Je ne sais même pas si l’Algérie existera en 2084 sous la forme d’un pays moderne relativement administré » car « la fin du pétrole va la conduire dans une situation indescriptible », a-t-il confié avant d’estimer que « l’émigration est un vrai drame » qui frappe de plein fouet l’Algérie. « Elle touche les riches, les hyperdiplômés. Quand elle atteint un certain seuil en volume cela veut dire que le pays ne peut être sauvé », analyse-t-il.
Selon Boualem Sansal, l’Algérie était un pays « très agréable à vivre » lorsqu’il avait lui-même « entre 20 et 30 ans ». « Je n’ai jamais ressenti un besoin suffisamment fort pour me dire : « Je fais mes valises, je m’en vais… », déplore-t-il dans son témoigne à l’AFP.