Le groupe Babylone a remporté deux prix, dont celui de la meilleure chanson de l’année avec son tube « Zina », lors de la cérémonie des Algerian Music Awards.
Défilé de talons aiguilles et de smokings sur tapis rouge. La salle Ibn Khaldoun à Alger était pleine à craquer jeudi 16 janvier. Entre strass, paillettes et tenue décontractée, le public est venu nombreux applaudir les artistes qui ont fait l’année 2013 et écouter leurs performances live. Organisée par Jil FM, la station préférée des jeunes algériens, la première édition des Algerian Music Awards a récompensé les chanteurs selon cinq catégories.
Place à la nouvelle vague algérienne : nouveau allure, nouveau rythme, des chansons en phase avec leur temps. Les Algerian Music Award ont fait la part belle aux nouvelles idoles des jeunes. Des artistes qui composent avec leur temps tout en empruntant au registre de la musique traditionnelle algérienne. Et sur scène, Rachid Taha, invité d’honneur pour remettre le prix du meilleur vidéo-clip avait le sentiment d’avoir pris un coup de vieux. Sur le ton de la plaisanterie, l’interprète de Ya Raya a dit qu’il ne lui reste plus qu’à se reconvertir dans le one man show. « Je vais battre Djamel Debbouze », a-t-il ironisé.
Warda, récompense posthume
Dans cette nouvelle génération, un groupe sort du lot. Hier, c’était la soirée de la consécration pour le groupe Babylone. Timide et encore peu habitué à l’exercice de la remise de prix et des remerciements, le trio est monté deux fois sur scène, saluant d’un simple « merci pour tout shoukrane » un public conquis, qui fredonnait le tube « Zina ». Babylone est reparti avec le prix du meilleur groupe de l’année et celui de la meilleure chanson de l’année pour « Zina ». A notre grand étonnement, le trio ne s’est pas produit sur scène.
C’est le dandy d’El Biar Nassim Djezma qui a ouvert le bal, avec sa mélodie ironique « Romeissa » avant que la compétition débute. La frêle, Dalila Chich, un nœud blanc dans les cheveux, a su rebondir après l’émission « Arabs got Talent ». La finaliste malheureuse du télé crochet panarabe en 2013 a fini la soirée avec le sourire. Et pour cause, l’adolescente de 14 ans a reçu des mains du ministre de la Communication, Abdelkader Messahel, le prix de la Révélation de l’année.
Le second prix attribué de la soirée est revenu à la défunte Warda, qui a remporté tous les suffrages à l’applaudimètre pour son vidéo clip « Eyyem ». Décédée au Caire d’une crise cardiaque en mai 2012, la chanteuse était représentée hier soir par le réalisateur de ce court-métrage, Mounes Khammar.
Un invité inattendu
L’ambiance est monté d’un cran à quand les sept musiciens de Tarba3t ont investi la scène. Leur musique, une harmonie inédite entre le musique kabyle, chaâbi et des sonorités diwane, ont emballé la gente masculine. Debout, le public masculin s’est déhanché au rythme des percussions de Tarba3t. Une énorme dose d’énergie !
Dans un tout autre registre, Amel Zen et ses sonorités andalouses ont enveloppé la salle Ibn Khaldoun. Superbe dans une robe longue noire, la chanteuse polyglotte, originaire de Cherchell, en a fait du chemin depuis sa participation à la première édition du télé crochet « Alhan wa chabab » en 2007. Trois fois nominée au Algerian Music Awards, Amel Zen est repartie bredouille, mais le sourire intacte.
http://www.youtube.com/watch?v=yIS6EgvJ5gc
L’envoûtante Amel Zen laisse ensuite la place sur scène à Brahim H’mida, alias Irban Irban. Le trublion algérois, connu pour ses vidéos parodiques sur le net, s’est invité à la cérémonie et a revisité avec beaucoup d’humour, lunettes fumées sur le nez et accompagné de quatre break danseurs, le tube international du chanteur coréen « Gangnam style ». La température était tout aussi élevée quand le groupe El Dey s’est présenté à son tour devant le public. La foule masculine a littéralement bondi de son siège pour danser frénétiquement sur la mélodie « Maria ».
Plébiscité par le public, Kader el Japoni a été consacré Meilleur artiste. Une récompense qu’il a partagé avec son fils, monté sur scène habillé d’un joli smoking pour l’occasion.
La bande de Freeklane a eu le loisir de clore la soirée. Malgré quelques soucis techniques et une animation plutôt insipide, la première édition des Algerian Music Awards a tenu ses promesses. Rendez-vous l’année prochaine !