CLPL: Le cercle intellectuel qui propage la lumière et dissipe les ténèbres

Redaction

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« Pourquoi l’élite algérienne a échoué à créer un projet national? » est la question à laquelle le Cercle des lumières pour la pensée libre (CLPL) tentera de répondre lors d’une conférence-débat qui aura lieu samedi prochain (28 mars 2015) à 14h, au siège du Mouvement démocratique et social (MDS), sis au 67 boulevard Krim Belkacem (ex-Telemly), à Alger. La communication sera donnée par le journaliste-écrivain, chroniqueur et consultant dans le secteur des médias, Mostafa Hemissi, annonce le CLPL.

Le CLPL poursuit ainsi son travail d’éclairage intellectuel entamé le 24 décembre dernier, à l’occasion de sa première conférence animée par Dr Isamail Mehnana autour du thème: « La citoyenneté et les explications du patrimoine religieux, Conflits des interprétations ». Depuis, le cercle en a organisé deux autres. Le 7 février dernier sur le soufisme et le référent religieux dans notre pays, animée par l’islamologue Saïd Djabelkhir. Puis, le 28 du même mois autour de la problématique de la démocratie dans le monde arabo-musulman, exposée par Dr Ahmed Delbani.

Cofondateur du CLPL, le journaliste, islamologue et chercheur en soufisme, Saïd Djabelkhir, dresse un bilan positif des activités organisées jusque-là. « Il y avait des gens venus d’un peu partout à travers le pays, d’Alger, de Constantine, de Tizi-Ouzou, d’Oran et d’ailleurs. Quoique la présence du public n’était pas très importante, à l’exception de la première conférence peut-être, la qualité du débat et du message véhiculé était à la hauteur », se réjouit-il. M. Djabelkhir regrette cependant l’absence d’une couverture médiatique à la hauteur de l’événement. « Sur plus de 3000 invitations adressées aux médias, tous types confondus, seuls deux ou trois organes ont répondu présents », se désole-t-il. Dans le même ordre d’idées, le journaliste soutient que les médias influencent profondément la société. « Hélas! Dans notre pays, analyse-t-il, les médias orientent et plongent le peuple dans l’obscurantisme ». Selon l’ancien enseignant de langue arabe, beaucoup de médias, notamment arabophones, servent d’instruments de propagande à des partis politiques et véhiculent une idéologie qui plonge la société dans les ténèbres. « Instrumentalisation et politisation de la religion ainsi que la dégradation du niveau scolaire général » sont, entre autres, autant de facteurs favorisant cette descente en enfer, estime encore notre interlocuteur.

C’est justement en partant de ce constat, que M. Djabelkhir et le journaliste Mehdi Bsikri ont eu l’idée en novembre dernier de lancer le CLPL. Un cercle que le cofondateur définit comme un espace de libre débat et de réflexion entre Algériens, autour de questions ayant trait à l’identité, l’histoire, la religion, la politique, et la culture dans notre pays. Le CLPL, lit-on dans son texte fondateur, « est uniquement un cercle de réflexion ». « Nous ne sommes pas un parti politique, ni une association. Notre action se limite au débat et à la production d’idées nouvelles et progressistes », souligne-t-on. Afin d’atteindre un maximum de personnes et permettre à tous les Algériens en quête de progrès intellectuel de prendre connaissance de ces « idées nouvelles et progressistes », le CLPL diffuse les vidéos de ses conférences mensuelles sur YouTube et sur sa page Facebook.

Dans une chronique intitulée « Voltaire algérien est né », parue en janvier écoulé dans le quotidien Liberté, l’intellectuel Amine Zaoui ecrivait: « À mon avis, tout ce que les intellectuels de ce pays ont pu réaliser durant cette année 2014, en 365 jours, en 365 nuits, c’est la création de ce Club d’intellectuels appelé “Carrefour des lumières” (Moultaqa al Anouar) initié et dirigé par le chercheur Saïd Djabelkhir. Un cercle des lumières dans un espace d’obscurité intellectuelle. Quand, dans un pays musulman, dans un pays africain, un club des lumières voit le jour, ceci dit que nous sommes en bonne santé intellectuelle ». Une santé intellectuelle que le CLPL se fait le devoir d’entretenir et, surtout, d’améliorer.