Culture/ Le maître de la chanson châabie Boudjemâa El Ankis n’est plus

Redaction

La scène culturelle algérienne est endeuillée par le décès de l’une de ses plus remarquables icônes. Le maître de la chanson châabie, Boudjemâa El Ankis, auteur, compositeur et interprète, est décédé, hier mercredi, en fin de soirée, à l’hôpital militaire d’Ain Nâadja à Alger, des suites d’une longue maladie, à l’âge de 88 ans. Le défunt sera inhumé, ce jeudi, au cimetière d’El Kettar à Alger.

 Le grand artiste, qui a inspiré plusieurs interprètes de châabi, laisse derrière lui un héritage musical fabuleux, composé de plus de 300 chansons que ses fans connaissent par cœur.

Le chanteur que le public algérois a découvert pour la première fois en 1942, à l’occasion d’un mariage alors qu’il n’avait que 15 ans, est natif de la Casbah d’Alger. Originaire d’Azeffoun (wilaya de Tizi Ouzou), Boudjemâa Mohamed de son vrai nom, a longtemps pratiqué la musique (la mandoline et la guitare) auprès d’artistes tels que Saïd El Meddah et Ahmed Serri qu’il avait côtoyés sur son lieu de travail à la cour d’Alger, avant de se tourner vers la musique châabi dans laquelle il a singulièrement brillé.

L’interprète de la célèbre chanson Rah El Ghali Rah a été encadré et initié par deux monstres de la chanson châabie de l’époque, à savoir El Hadj Mhamed El Anka et Hadj Mrizek.

Il a par la suite à travaillé sur des compositions personnelles au début des années 1950, avant de tout arrêter pendant 10 ans. Une période durant laquelle il a été arrêté et emprisonné, à deux reprises, lors de la guerre de libération nationale. Il est revenu sur la scène musicale après sa sortie de prison avec « Djana El Intissar », évoquant les manifestations du 11 décembre 1961. Grâce aux chansonnettes écrites par le célèbre auteur Mahboub Bati, Boudjemâa El Ankis est propulsé au-devant de la scène avec des chansonnettes tels que « Ah Ya Ntya », « Rah El Gahli Rah » ou encore « Tchaourou Aâlya » qui lui confirmeront son titre d’ « El Ankis », diminutif d’El Anka, et qui inspirera par la suite El Hachemi Guerouabi ou Amer Ezzahi.

Nourhane  S.

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