La célèbre comédienne Bahia Rachedi tire la sonnette d’alarme. Les artistes algériens vivent un véritable « drame », déplore-t-elle en analysant la situation dans laquelle se trouve aujourd’hui les artistes algériens. « Il y a peu de travail pour nous malheureusement. Aujourd’hui, l’artiste cache sa maladie pour qu’il ne soit pas mis de côté dans les projets. C’est une véritable souffrance », a-t-il confié dans les colonnes d’El Watan Week-End.
Bahia Rachedi qui a marqué des générations d’Algériens a dénoncé également « la faiblesse de la production artistique en Algérie ». « La Télévision nationale ne produit presque rien comme œuvre de fiction. Elle achète ce qu’elle diffuse de producteurs privés. Des producteurs qui souvent manquent de professionnalisme et traitent les artistes comme des sacs de pommes de terre ! », regrette-t-elle encore. Selon le témoignage de cette grande artistes, les producteurs « ne mettent rien à la disposition des artistes, ni restauration, ni moyens de transport, ni costumes ». « Rien. Tant qu’il n’y a pas de loi qui impose des pratiques claires entre producteurs et artistes, la situation ne changera pas », assure-t-elle en affirmant que « les artistes travaillent depuis des décennies sans loi qui les protège ».
Pour Bahia Rachedi, le plus urgent est d’offrir aux artistes algériens une couverture sociale car aujourd’hui encore « des artistes livrés à eux-mêmes, en nage libre ! » « L’adhésion des artistes à la CNAS leur permettra d’avoir des cartes pour se soigner, pour avoir des prises en charge en cas de maladie, bénéficier du régime de retraite et garantir le capital décès pour leur famille. Tout cela est nécessaire, voire obligatoire, pour les artistes. Cela les met en confiance pour qu’ils puissent travailler tranquillement », a relevé la comédienne qui travaille d’arrache-pied sur ce dossier en tant que membre du Conseil national des arts et des lettres (CNAL). A ce titre, avec l’aide de ses autres camarades du métier, elle ambitionne de s’attaquer au dossier relatif aux contrats avec les producteurs. « Il ne faut plus que les artistes attendent des mois, voire des années avant d’être payés par ces producteurs », a estimé enfin cette artiste qui a fait l’objet d’un émouvant hommage au Festival national du théâtre féminin, organisé récemment à Annaba.