Il a des airs de Ben Haper, la voix rauque à la Dahmane El Harrachi et le blues dans le son. Installé à Paris, Essi Moh est un jeune chanteur algérien qui a tout pour réussir.
Après la sortie remarquée d’un EP en 2010 dans le cadre d’un festival, Essi Moh a su accroché dans sa « Toile » un public qui en voulait plus. Il est retourné alors au studio pour nous livrer Zenjabil v2.0., son premier album. Le 2.0 est là en référence au Web 2.0, espace d’expression musicale de prédilection des jeunes talents qui émergent où aucun intermédiaire ne sépare l’artiste de ses fans.
Zenjabil v2.0 nous balade entre l’affectif, le social et le politique dans une Algérie tourmentée mais inspirante. Ainsi, Essi Moh nous chante l’amour vache ( Laroussa), la jeunesse perdue (Tarek), l’intégrisme (Teffaw), l’ennui (Khetouh),…le tout enrobé d’une musique moderne puisée dans les racines du blues, jazz, folk et gnawi…
Zenjabil v2.0 est à écouter sans modération.
L’artiste nous en dit plus : Voici une Interview Essi par Moh…
Algerie-Focus : Qui est Essi Moh?
Essi Moh : Bonjour Algerie-focus, et merci pour votre invitation.
Je suis un auteur compositeur algérien, le nom fait référence à « dar Essi Moh » qui dans le jargon algérien signifie une maison où tout le monde peut rentrer (3ambalek dar essi moh !!) … Une sorte de maison pour tous. De la même façon, la musique de Essi Moh se veut une musique pour tous.
Parlez-nous de ce premier album Zenjabil v2.0, vos inspirations, vos influences, votre touche personnelle ?
Le premier projet est en fait un EP sorti en 2010, il fut le fruit de ma collaboration avec mon ami Karim Kiared, avec qui j’ai coécrit les textes. C’était à l’origine juste une maquette qui devait servir pour un festival. Beaucoup de personnes l’ont apprécié, cela m’a encouragé alors à m’investir davantage.
C’est ainsi que j’ai collaboré avec Amine Benotmane et que « Zenjabil v2.0 » a vu le jour. J’aborde dans cet album l’orgueil dans l’amour, le ras le bol vis-à-vis des prêcheurs de vérités ainsi que le parcours d’un herraga. J’y interprète aussi des standards tels que : le chant traditionnelle « Chkire » : le rituel du Henné et « Lehmame » morceau mythique de Hadj M’hammed el Anka (lah yerra7mou).
Ma première rencontre avec une guitare s’est faite à mes 18 ans, sur les bancs de l’université de Babez. Avec des amis, on s’amusait à reprendre des standards Rock, Pop et Blues. Très vite, j’ai exprimé mon goût pour le Blues, … quant au châabi, c’est venu bien après, je crois que je n’avais pas à ce moment là, la maturité nécessaire, pour appréhender la richesse de ses textes.
La fusion de tous ces courants a opéré en moi et Zenjabil v2.0 en fut le résultat.
Est-ce que vous prévoyez une tournée après la sortie de l’album ? Des dates en Algérie ?
Quelques dates sont déjà au programme, tous les détails seront régulièrement disponibles sur mes pages Facebook et Myspace.
Je donne donc rendez-vous aux amateurs pour une tournée en fin d’année qui nous emmènera du nord au sud.
Des projets avec d’autres artistes, groupes ?
J’ai récemment collaboré avec le groupe Acyl (Goumbri et voix) et avec Lazhar Gatt pour la musique de son film «parkours sous influence». J’aime les collaborations car je les trouve enrichissantes et exaltantes, je réponds toujours oui dès que mon agenda me le permet.
Un mot pour les fans ?
Du Zenjabil, pour tous … trois fois par jour (rires)
Propos recueillis par Fayçal Anseur