C’est l’un des grands projets cinématographiques algériens de l’année 2013. Le film de Belkacem Hadjadj, Fadhma N’Soumer, sortira en salles le 16 octobre prochain.
L’incroyable destin de Fadhma N’Soumer a fait d’elle une des figures de la résistance kabyle à la colonisation française. Pourtant, les jeunes générations connaissent mal (voire pas du tout) l’histoire de cette femme qui a aidé le peuple kabyle à repousser, aussi longtemps que possible, l’envahisseur français.
Née en 1830 en Haute Kabylie, Fadhma N’Soumer rejoint la résistance en 1847, aux côtés notamment de Cherif Boubadhla. Refusant de se conforter au statut réservé à la femme dans la société kabyle du 19e siècle, elle rejette le mariage traditionnel, auquel elle préfère la retraite solitaire. Dans cette Kabylie insoumise, qui résiste à l’armée française, Fadhma N’Soumer deviendra vite une des icônes de la résistance, appelant ses troupes à lutter pour la liberté jusqu’à la mort. Mais les forces françaises sont plus nombreuses et mieux équipées. La Kabylie tombe finalement sous le joug du colonisateur. Fadhma N’Soumer est arrêtée en juillet 1857, incarcérée pendant un temps puis placée en résidence surveillée. Elle meurt en 1863, à l’âge de 33 ans.
Le film de Belkacem Hadjadj est donc avant tout une œuvre de mémoire, qui doit être saluée en ce qu’elle réhabilite la figure de Fadhma N’Soumer. Le film a, d’ailleurs, bénéficié de nombreux financements étatiques. En particulier, le film a été coproduit par l’Agence algérienne pour le rayonnement culturel (AARC). Dommage que le réalisateur se soit contenté d’un long panégyrique aussi plat qu’il est fidèle au mythe. Sans distance critique ni idées de cinéma, Fadhma N’Soumer n’est qu’un déballage de moyens qui intéressera seulement les passionnés d’histoire.