Qui a vraiment découvert l’Amérique ? La question est relancée.
Son nom n’apparaît nulle part dans les livres scolaires d’Histoire. Pourtant, il y a de fortes chances pour que Abu Rhan al-Biruni soit le premier découvreur du Nouveau Monde. C’est la théorie que soutient le magazine mensuel britannique History Today, dans son édition de décembre.
Ce persan, né en 973 à Kath, près de la mer d’Aral, dans l’actuel Ouzbékistan, aurait découvert l’Amérique, quatre siècles avant Christophe Colomb, à qui on attribue habituellement la découverte du nouveau continent en 1492. Comment ce scientifique, inconnu et passé aux oubliettes de l’Histoire, a-t-il fait pour devancer Christophe Colomb et ses confrères ? Grâce à la seule puissance de ses savants calculs, explique en filigrane l’article du magazine britannique.
Abu Rhan al-Biruni est ce qu’on peut appeler un érudit : maîtrisant parfaitement plusieurs sciences, dont les mathématiques, l’astronomie, la minéralogie, la géographie, la géométrie et la trigonométrie, et parlant le persan, l’arabe et le chorasmien, la langue de la dynastie sunnite qui régnait alors sur une grande partie de l’Iran. A l’âge de 30 ans, Abu Rhan al-Biruni arrive à la conclusion que la Terre est ronde. Il entreprend alors de placer sur la nouvelle carte du monde, une sphère, tous les endroits connus à son époque. C’est à ce moment-là que ce jeune musulman venu d’Orient s’aperçoit que toute le continent eurasien, du point le plus occidental de l’Afrique au point le plus oriental de la Chine, représente en réalité, selon ses calculs, que deux cinquièmes de la surface totale de la Terre. A son époque, les géographes considéraient encore que le continent eurasiatique était entouré d’un vaste « océan mondial ». Mais pour Abu Rhan al-Biruni, cette théorie n’est pas satisfaisante. Quels autres territoires composent les trois autres cinquièmes restant de la Terre ? Au fil de sa réflexion, al-Biruni parvient à la conclusion qu’au moins deux autres continents existent sur Terre.
Le physicien se replonge alors dans les données sur les lieux connus, consignées par des caravaniers, des marchands d’Asie centrale, qui parcouraient toute l’Eurasie. Après une trentaine d’années de recherche et d’exploitation de ces données, c’est en 1037 que Biruni est persuadé qu’un autre continent, le Nouveau Monde, existe. Certes, al-Biruni n’est pas un explorateur de le trempe des Vikings, qui en l’an 100 ont posé le pied en Amérique sans se rendre compte de leur déouverte, ou de Christophe Colomb. Il n’a jamais quitté son laboratoire et vu de ses propres yeux les territoires, dont il parle dans ses livres. Al-Biruni est un chercheur, qui, par une habile, rigoureuse et méticuleuse utilisation d’observations et de données quantitatives, est quand même parvenu à prouver l’existence du Nouveau monde. A ce titre, il mérite autant que les autres l’honneur d’être considéré comme un découvreur de l’Amérique, conclut le History Today.