L’Algérie participe une nouvelle fois au sommet de la Francophonie. Un communiqué de la présidence de la République a indiqué que Abdelkader Bensalah, président du Conseil de la Nation, présentera l’Algérie à cette rencontre qui aura lieu les 13 et 14 octobre prochains à Kinshasa, en République démocratique du Congo.
Mais comme pour nommer les choses, la présidence de la République ne désigne pas nommément la Francophonie. Elle parle de pays qui « ont le français en partage ». Un euphémisme. Un comble pour un pays qui passe pour être le deuxième plus grand pays francophone dans le monde. L’Algérie n’est dépassée, dans l’usage de la langue française, que par la France et le Congo Kinshasa.
Pourtant, pour des considérations à la fois politiques et idéologiques, l’Algérie ne participe pratiquement jamais aux réunions de cette entité. Pis, notre pays n’en est même pas membre. Même si, depuis l’arrivée d’Abdelaziz Bouteflika au pouvoir, Alger a été présente, au moins à deux rencontres, comme pays « observateur ». En 2005, par exemple, le président de la République a assisté, en personne, au sommet de Beyrouth, au Liban. Le chef de l’Etat algérien y avait prononcé un discours. Puis c’est tout.
Pourtant, l’Organisation internationale de la francophonie, qui a pour secrétaire général l’ancien chef de l’Etat sénégalais Abdou Diouf, compte une cinquantaine de pays. Certains de ces pays n’utilisent la langue française qu’à des niveaux très limités. C’est le cas de l’Egypte par exemple.
Mais, l’organisation a une connotation idéologique. Au départ, elle était constituée de pré-carré des anciennes colonies françaises. Paris utilisait ainsi l’OIF comme moyen d’influence sur les pays qui étaient jadis sous son autorité. Mais, entre temps, les choses ont changé. A l’image du Commonwealth qui regroupe les pays issus de l’empire britannique, l’Organisation internationale de la francophonie est devenue beaucoup plus un espace de concertation et d’échanges économiques qu’autre chose.
L’Algérie, qui n’a pas encore changé sa doctrine « anticolonialiste » reste agrippée sur ses positions. Elle ne veut surtout pas se faire influencer par cette organisation. Cela en plus de fait que des considérations internes pèsent dans cette attitude. Puisque les partisans de l’arabisme dénoncent à chaque fois le rapprochement entre l’Algérie et les pays de l’espace francophone.
Le mois de septembre, la ministre française chargée de la francophonie, Yamina Benguigui, s’était rendue à Alger pour inviter l’Algérie à cette rencontre internationale. C’est ce qui vient d’être fait. Même si Abdelkader Bensalah n’est pas connu pour être un bon francophone.
Essaïd Wakli