« Je reviendrai, c’est certain ». Après s’être éclipsé pendant plus de 20 ans, le chanteur kabyle Idir a fini par accepter l’idée de venir chanter dans le pays. Mais l’artiste, qui a animé ce matin un débat dans les locaux du journal Liberté, n’a précisé ni la date ni le lieu de son spectacle. « Il faudra quand même commencer par quelque chose de marquant », a-t-il tout simplement répondu à des dizaines de sollicitations.
Le compositeur de la célèbre A vava Inouva, interprétée dans une vingtaine de langue à travers le monde, devait animer une conférence autour de « la culture, aux fondements d’une nation ». Mais le débat, auquel ont assisté des artistes, des comédiens, des citoyens et beaucoup de journalistes, a tourné en une conférence sur l’actualité de l’artiste. A commencer donc par cette tournée qui n’a jamais eu lieu. Idir, qui a tenu à montrer son passeport algérien, a expliqué que, après la fin du terrorisme, il a rencontré des problèmes bureaucratiques et, surtout, techniques. Pis, le chanteur explique qu’il trouve une certaine gêne à « chanter dans un spectacle mis sous le haut patronage de je ne sais qui », a-t-il ajouté. Autrement dit, il ne veut pas de récupération politique de ses spectacles.
Le chateur n’a pas trouvé du mal à s’expliquer sur ses récentes déclarations autour du projet de l’autonomie de la Kabylie. Il indique que le débat s’impose à partir du moment où une partie de l’Identité de l’Algérie est occultée. « Avant de condamner l’idée de l’autonomie, il faut quand même écouter les promoteurs de l’idée, à commencer par Ferhat M’henni. Ce n’est qu’après qu’on peut se faire une idée », a-t-il suggéré. Mais il ne veut s’engager en rien. « Toute idée d’autonomie ou d’indépendance passe par un débat. On ne peut pas imposer quelque chose d’en haut », a-t-il dit.
Interrogé sur ses projets, Idir a indiqué qu’il prépare un album qui comprendra des chansons exprimées dans différents dialectes berbères.
Essaïd Wakli