Il expose jusqu'à fin janvier au CCF d'Oran: «Clair-Obscur» ou la liberté provisoire pour Abdelhamid Aouragh

Redaction

Nuances dévoilées, regard décalé, sujets contrastés, prépondérance de l’obstacle entre vous et le fond du cliché et mise en valeur du présumé moche et banal… Abdelhamid Aouragh pousse les limites de l’esthétique à travers une série de photos qu’il dévoile du 7 au 31 janvier au Centre Culturel Français d’Oran. Plus une autobiographie qu’une simple exposition, Abdelhamid raconte, à travers ses prises, sa ville, Oran, dans sa nature la plus absolue et sa profondeur la plus vraie.

Au delà de la technique photographique et du jugement subjectif, les images que nous offrent Abdelhamid sont une chronique rétrospective d’un enfant bercé par la beauté de sa Cité. Une beauté qu’il arrivera à faire ressortir de là où on ne s’y s’attend pas.
Se disant lui-même fils de quartier populaire, le photographe de presse qu’il est, laissera échapper l’artiste enfoui en lui, pour exprimer tout ce qu’aucun texte ne peut raconter. Son exposition-photo baptisée «Clair-Obscur» vous entrainera malgré vous dans l’underground d’une ville qui avance et recule inlassablement.

Ce contraste, Abdelhamid le vit et le fait vivre grâce à de simples photos, fruits de deux ans de flâneries et de découvertes à travers les ruelles et les vieux quartiers d’Oran. Simples et expressives, les œillades de Aouragh vous feront redécouvrir l’authenticité de la ville d’Oran. A «Clair-Obscur», on sent la liberté provisoire accordée à un photographe souvent cantonné à la photo de presse et aux sujets d’actualité. De son propre aveu, le photographe d’El Khabar se dit à la recherche de son espace de liberté et d’expression. Une indépendance qu’il trouvera dans les vieux décors d’Oran et les anodines scènes de sa population.

«Je voulais valoriser certaines scènes qui paraissent banales. C’est à ce moment là que j’ai découvert la force du noir et blanc», raconte-t-il sa rencontre avec la technique qu’il exploite à merveille. Abdelhamid Aouragh sera à Dubaï en mars prochain. Une belle consécration pour un photographe qui ose et qui encourage l’initiative. Pour lui, «le photographe en Algérie doit se prendre en charge et aller de l’avant. Exposer, c’est ce qu’il y a de mieux pour tout auteur. C’est la rencontre avec le public qui me sublime», dit-il. Bravo pour notre confrère et bonne continuation.

Nassim Brahimi

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Clair-obscur par H Aouragh