L’artiste algérien Yazid Oulab à la galerie XVA de Dubaï, histoire d’une rencontre

Redaction

Rencontre du troisième type ! Et voilà que l’on retrouve Monsieur Brahim Alaoui, ancien directeur de l’institut du monde arabe (l’IMA) à Dubai. Cette fois en tant que commissaire de l’exposition des œuvres de l’artiste algérien Yazid Oulab à La galerie XVA de Dubaï, la toute première galerie à ouvrir ses portes il y a une dizaine d’années dans cet Émirat du golfe. Galerie dont les expositions ne se confondent pas avec le « goût » du jour, tableaux et autres artefacts pour les salons et les rideaux des belles demeures.

La programmation reflète une ligne très contemporaine, installation, photographies, sculptures, c’est plus l’accompagnement dans l’aboutissement des « d’idées » de certains artistes, de ceux qui tracent la «pensée» d’un art de demain dans une société qui se cherche, riche de communautés diverses.

C’est un plaisir de redécouvrir le travail de Yazid Oulab, une œuvre sobre, méditative. Il nous donne à voir des dessins aérés en un trait précis et maitrisé, sans tremblement de la main, (personnages en prière multipliés dans un espace sans perspective et sans couleur de fond. La respiration, indispensable à toute œuvre, se fait par le vide laissé, véritables pauses comme dans une partition de musique.

Nous restons « cloués » dans ce lieu magique où les œuvres ont trouvé leur place,ou plutôt leur « clou » ! En effet, tout part, chez Yazid Oulab du « clou » : du point vers le trait (Kandinsky) base du dessin et de toute œuvre artistique sans oublier l’écriture cunéiforme, le geste du calligraphe ou de l’artisan.
Chez Yazid Oulab rythme et répétition sont le leitmotiv d’une œuvre à chaque fois renouvelée.

Le rythme est suggéré par la répétition que seul le souffle retenu et la patience du calligraphe peuvent atteindre. L’histoire se souvient de ce calligraphe réfugié dans le minaret de la mosquée de Samarkand pendant que la ville était à feu et à sang.

A la fin de la journée, il dit à quelqu’un qui voulait lui sauver la vie: «j’ai réussi mon kaf*, aujourd’hui !».
Loin du monde surchargé de couleurs et d’images frelatées, plus qu’une esthétique c’est une ascète.
La mystique soufie et la sagesse en offrande.

Mamia Bretesché

Clous

*lettre de l’alphabet arabe « kaf »

Contact
Galerie XVA
Al Bastakiya,
Bur Dubai,
Dubai, United Arab Emirates,
P.O. BOX 37304
Tel: +9714 3535383
Fax: +9714 3535988

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