Rahim Rezigat à 20 ans en 1961. Il est ouvrier chez Mazda et rentre du travail lorsque la manifestation pacifiste débute. « C’est un des massacres qui me restera toujours en mémoire…pour nous c’était une nuit noire », déclare t’il avec émotion. Il fera partie des 30 000 témoins algériens qui ont été victimes de cette nuit tragique.
Cette vidéo retrace la nuit du 17 octobre 1961 à travers les yeux d’un adolescent. Photos, extraits de journaux, documents radio nous font revivre cette tragique soirée à travers plusieurs lieux parisiens, la place de l’Opéra, Porte de Versailles, le centre de tri de Vincennes.
A la suite de la manifestation contre le couvre feu et pour l’indépendance de son pays, il assistera au ratissage massif organisé une semaine après le 17 octobre par les forces de l’ordre accompagnés de harkis. « Il y avait une répression qu’on ne peut décrire, c’est les crachats, les coups de pieds, (les insultes) bougnoul, raton… ».
Il ignore encore ce que sont devenus les manifestants emmenés de force, certains ont été renvoyés en Algérie. « Il y a eu des morts, les corps ont été jetés à la Seine » a t’il ajouté. Il fut libéré le lendemain mais n’oubliera jamais cette nuit où tout a basculé. Il rappelle avec amertume le rôle joué par les algériens lors des deux grandes guerres notamment pour libérer la France.
» Pour avancer dans cet esprit de mémoire partagée, il faudrait que la France reconnaisse cet épisode comme un crime d’Etat », conclut t-il dans l’espoir de faire perdurer ses souvenirs.
MM
Voir aussi :
« La Nuit Oubliée » du 17 octobre 1961 : des Français rejoignent le FLN
« La Nuit Oubliée » du 17 octobre 1961 : le personnage Papon
Répression du 17 octobre 1961 : « un crime contre l’humanité » selon Jean-Luc Einaudi