En pleine tournée mondiale, les célèbres rappeurs marseillais s’arrêtent à Alger pour un concert historique. 24 ans après la création de leur groupe, ils se produiront mardi soir pour la première fois de leur histoire sur le sol algérien. En attendant, ils ont tenu une conférence de presse lundi à Alger.
IAM pour la première fois en Algérie
Mardi soir, le Théâtre de Verdure accueillera un concert inédit : le premier d’IAM en Algérie. Les artistes marseillais se produiront à partir de 23h dans le cadre de la 6ème édition de Khaimetkoum au Complexe Culturel de « Lâadi Flici ». Une prestation attendue de longue date. « C’est pour nous un plaisir de venir jouer ici, surtout pour nos fans qui nous envoyaient des messages et nous disaient chaque fois : pourquoi vous ne venez pas ? Pourquoi vous ne venez pas ? Mais des fois, la venue est plus compliquée que ce qu’on pense », explique Akhenaton. Annulations de dernière minute, infrastructures insuffisantes, imprévus, le groupe a en effet essuyé plusieurs occasions manquées avant de pouvoir, enfin, se produire dans notre pays.
Le concert qui aura lieu mardi 16 juillet à Alger s’inscrit dans la tournée mondiale d’IAM, amorcée à l’occasion de la sortie de leur sixième album « Art Martiens ». Les chansons du nouvel album seront donc présentes sur la scène du Théâtre de Verdure, mais les rappeurs ne passeront pas outre les classiques qui ont façonné leur réputation. « On va naviguer entre les époques », précise Shuryk’n, avant d’ajouter que le morceau « Je danse le Mia » sera bien au rendez-vous. Les fans de la première heure peuvent donc se rassurer.
Une escale méditerranéenne pleine de sens
Alger-Marseille. Deux villes qui se font face. Deux reflets d’un même miroir, que seule la Méditerranée sépare. Un concert sur l’autre rive ça a forcément un sens pour les membres du groupe IAM, qui ne cessent de défendre la culture méditerranéenne. « C’est assez émouvant, on cherchait les analogies avec Marseille en arrivant et c’est vrai que les villes se ressemblent ». Akhenaton raconte son arrivée lundi matin dans la capitale algérienne. Et ce qui rapproche ces deux villes, ce n’est pas seulement leurs ressemblances visibles, c’est aussi leur passé et leur culture. « L’histoire antique de nos pays est intimement liée », précise Akhenaton pendant la conférence de presse.
L’histoire et les différentes civilisations ont toujours fasciné les artistes d’IAM qui ne cessent d’y puiser leur inspiration. Le groupe s’est toujours inscrit dans une démarche musicale plurielle, s’inspirant des musiques du monde, notamment celles du bassin méditerranéen. « Je crois qu’on a été le premier groupe de rap français, voire du monde, à incorporer la musique du monde dans nos compositions », rappelle Imhotep, l’architecte musical d’IAM. « Avant la grande influence du rap c’était quand même la musique afro-américaine. Alors que nous, pour le premier morceau d’IAM on échantillonnait déjà de la musique égyptienne », ajoute-t-il. « On a toujours été passionnés par les musiques du monde et les influences multiples », insiste Akhenaton.
Les artistes d’IAM doivent très certainement leur ouverture d’esprit musical à Marseille, cette ville cosmopolite où les cultures ne cessent de se rencontrer et de dialoguer. « On a toujours grandi avec une bonne dizaine d’origines différentes, donc forcément on a baigné dans différentes cultures, qu’il soit question de musique ou de gastronomie », raconte Shurik’n.
Et si venir aujourd’hui en Algérie, était une manière de rendre hommage à l’histoire et à la culture qu’ont en commun les deux rives de la Méditerranée ?