L’écrivain algérien Boualem Sansal ne croit pas à la démocratie dans le monde arabo-musulman

Redaction

L’écrivain algérien Boualem Sansal provoque une nouvelle fois la polémique. Son dernier livre, intitulé «Gouverner au nom d’Allah – Islamisation et soif de pouvoir dans le monde arabe», publié aux éditions Gallimard, défraie la chronique.

Dans un entretien paru lundi sur le site internet du média belge «Le Vif», l’écrivain algérien revient sur le contenu de son livre en s’exprimant sûr ce qui est communément appelé le «Printemps Arabe». «Je ne crois pas à la démocratie dans le monde arabo-musulman», a lancé tout de go Sansal, avant d’expliquer : «Elle ne verra le jour que lorsque les intellectuels se mobiliseront massivement ou travailleront ensemble pour transformer la société et les partis politiques». En somme, pour lui, le contexte actuel ne se prête pas à la démocratisation des sociétés arabes.

D’où, selon lui, la montée de l’islamisme dans chaque pays qui a connu ces changements. Le printemps arabe, «perçu par les observateurs occidentaux comme un mouvement révolutionnaire, alors qu’il s’agit d’une colère spontanée, aussitôt récupérée par les islamistes», a estimé l’écrivain algérien. Et comme les occidentaux «préfèrent» une «stabilité» qui garantirait leurs intérêts, ils font tout pour pérenniser le statu-quo actuel. Si l’islamisme est devenu prédominant dans tous les pays arabes, les sociétés occidentales sont également touchées, a-t-il laissé entendre. Sansal évoque élgament la «régression de l’Occident» qui est propice à une islamisation galopante des sociétés.

«Je suis effrayé par l’évolution foudroyante de l’islamisme européen en moins de dix ans», a-t-il déclaré.  «S’il y a un responsable de la situation dramatique en Europe, ce sont les politiques. Ils représentent un danger car, à force d’aller de compromis en compromis, ils vont de compromission en compromission», a-t-il encore ajouté. En somme, pour Boualem Sansal, la situation actuelle du monde arabe ne permettrait nullement l’émergence de démocraties. Et l’Occident ne pourrait rien faire pour remédier à cette situation.

Elyas Nour