L’Académie Française a décerné jeudi le Grand Prix de la Francophonie, accompagné d’une dotation de 20 000 euros, à l’écrivain Boualem Sansal. Ce romancier et essayiste lutte pour la liberté de parole, de culture et de religion en Algérie.
Avant de devenir écrivain, Boualem Sansal était un ingénieur, docteur en économie. Né en 1949 dans le village de Theniet el Had, il a effectué différents métiers : enseignant, consultant, chef d’entreprise et haut fonctionnaire. En 2003, il est destitué de son poste de fonctionnaire à cause de ses positions très critiques envers le pouvoir en place et la politique d’arabisation.
Il vient à la littérature et au roman à la fin des années 1990, encouragé par son ami écrivain Rachid Mimouni. Dès son premier livre paru en 1999, il est salué par la critique et le public, particulièrement en France et en Belgique, puis en Allemagne avec son roman Le Village de l’Allemand (2008) pour lequel il reçoit le Prix de la paix des libraires allemands.
Boualem Sansal est un habitué des récompenses. En 1999 il reçoit le Prix du premier roman pour son livre Le Serment des barbares. Son roman Le Village de l’Allemand, paru en 2008, est récompensé par plusieurs prix dont le Grand Prix RTL-Lire 2008. Puis, grâce à Rue Darwin, publié en 2012, Boualem Sansal obtient le Prix du roman arabe. Mais la remise de ce prix a provoqué une polémique : le conseil des ambassadeurs arabes, mécènes de l’événement, ont déprogrammé la cérémonie de remise du prix invoquant comme raison un voyage de l’écrivain en Israël. Les membres du jury se sont désolidarisés des mécènes et ont tout de même délivré à Boualem Sansal le prix, sans la dotation de 15 000 euros provenant des ambassadeurs arabes.