Notre collaborateur Abdelhafid Ouadda a plusieurs cordes à son arc. Outre son travaille d’auteur-compositeur et parolier, il écrit aussi des romans. Son dernier livre, Spania, publié en janvier 2009 aux éditions Elzevir, traite du drame des haraga.
Pour rappel, Abdelhafid Ouadda a publié son premier livre, Le Grand Douar, en 2007 aux édition Le Manuscrit. A découvrir vite.
Résumé :
« Kouider se met alors à penser à cet argent qu’il avait obtenu douloureusement. Les sacrifices qu’il avait dû faire en besognant presque nuit et jour comme docker dans le port de Mostaganem pour un salaire de misère. S’il avait dû débourser cet argent amassé en un peu plus d’une année dans les dépenses domestiques, il n’aurait évidemment pas pu épargner le moindre centime parce que la vie dans ce pays est impossible à mener et que chaque jour qui passe est de plus en plus compliqué à résoudre. Sa mère éprouvait de la tristesse de voir Kouider trimer dans les docks et parfois elle le dispensait de participer aux frais quotidiens, elle avait dû un jour vendre les derniers bijoux personnels qui lui restaient. Les ornements en or chez la femme algérienne sont une fierté symbolique qui n’a de valeur que dans le fait de les porter de façon ostentatoire lors des fêtes religieuses et par cet effet, afficher un manifeste accomplissement social. Kouider avait ouvertement parlé à sa mère de ses intentions d’immigration clandestine qu’il comptait entreprendre avec ses trois camarades du quartier. Elle avait bien saisi le malheur qui poussait ces jeunes à se jeter en mer, risquant leur vie pour un avenir meilleur que ce vide social que leur laissait ce pays. L’or et les bijoux n’avaient malencontreusement plus aucune valeur en de pareilles conjonctures sinon celle d’être convertis pour peut être une vie totalement différente. Un investissement hasardeux en toutes circonstances… »
