Polémique à La Mostra de Venise : Merzak Allouache doit-il se retirer de la compétition en raison de la présence d’un film israélien ?
Les polémiques que nous avions coutume de vivre dans le sport, relatives à l’engagement d’athlètes algériens dans des compétitions où des israéliens sont présents, sont en passe d’être transposées à la culture.
Ainsi, il est reproché au réalisateur Merzak Allouache de maintenir sa participation à La Mostra de Venise, avec son dernier film « Les terrasses », en dépit de la présence, en compétition là encore, du film israélien « Ana Arabia » du réalisateur Amos Gitai.
Répondant à une question à ce propos, dans un entretien paru sur les colonnes du quotidien arabophone El Khabar, l’auteur de l’emblématique « Omar Gatlatou » a affirmé qu’il ne compte pas se retirer de la compétition :
Moi, je représente l’Algérie dans les compétitions internationales. Et celles-ci doivent se faire avec le travail et non la propagande. Il faut sortir de la polémique stérile et réfléchir sérieusement sur la manière avec laquelle nous devons se placer dans le monde. Que me demande-t-on ? De retirer mon film du festival de Venise parce qu’il y a un film israélien ? Je suis contre cette idée et je ne retirerais pas mon film de la compétition à cause de la présence d’un produit israélien. Je continuerais à travailler pour prouver au monde que l’Algérie dispose d’une production cinématographique louable.
Il faut dire que plusieurs fois, des Algériens se sont trouvé dans une situation délicate. En 2012, le Comité internationale olympique (CIO) avait menacé l’Algérie de sanctions si jamais ses athlètes se retiraient en cas de tirage au sort face à des israéliens. Les sportifs algériens, bien évidemment, évoquaient toujours des blessures pour déclarer forfait. Jamais la position n’a été clairement assumée.
Interrogé à ce propos, le Président du Comité Olympique Algérien (COA) de l’époque, le Docteur Rachid Hanifi, avait laissé entendre que si la volonté de boycotter les israéliens était présente, elle devait être assumée par les autorités. En d’autres termes, il avait refusé d’endosser la responsabilité.
Dans le cas présent, Merzak Allouche est connu pour son franc parler. Pratiquement à chaque sortie de ses films, des polémiques ont éclaté. Notamment pour ses films «Normal» et «Le repenti». Seule différence cette fois-ci : ce n’est pas du contenu du film qu’il s’agit. Vingt films sont en compétition cette année à La Mostra de Venise.
Il convient de se demander si la position des algériens adeptes du boycott n’est pas ambigue. Que ne demande-t-on aux officiels algériens, des militaires entres autres, de se retirer des réunions de OTAN (Organisation du traité de l’atlantique nord) auxquelles prennent part des israéliens également ?
Elyas Nour