Ouverture prometeuse pour les 12e Rencontres cinématographiques de Bejaia

Redaction

Les 12e rencontres cinématographiques de Bejaia ont tenu leur promesse, celle d’offrir au public cinéphile et aux professionnels du domaine des moments forts. La cérémonie d’ouverture qui s’est déroulée samedi soir à la cinémathèque de Bejaia a été très bien organisée.

La cérémonie d’ouverture a été marquée par la projection d’un très beau court métrage de 10 minutes. Intitulé « Le Fantôme du musée », ce film a été écrit et réalisé par 11 jeunes lycéens de Bejaia lors d’un stage organisé par l’association Project’Heurts. Les jeunes, encadrés par Denis Tochard et Stephen Dronval, ont tourné ce film avec un téléphone portable.

La projection du nouveau film de Lyes Salem, « L’Oranais », également programmé en ouverture de ces Rencontres n’a finalement pas eu lieu pour des raisons techniques. « Le film est en 35 mm. Les moyens techniques ne nous ont pas permis de le projeter en ouverture. Mais ce film sera projeté en soirée d’aujourd’hui, lundi », nous explique un des organisateurs. Le rendez-vous est donc donné pour ce soir, lundi, à 20 h.

Au lieu de « L’Oranais », les nombreux spectateurs présents ont eu l’occasion de voir un magnifique documentaire de 1 H 26 min intitulé «El Oued, El Oued». Le réalisateur de ce documentaire, Abdenour Zahzah, a parcouru, à pieds et muni de sa caméra,  la rivière qui descend des hauteurs de l’Atlas Blidien jusqu’à l’est d’Alger. Le film regorge d’images frappantes de la vie des habitant de ces villages reculés installés sur les rives de cet oued. L’auteur laisse les images parler d’elles-mêmes, si ce n’est les paroles des habitants qui s’expriment. Au fil du parcours, les problèmes et les misères diffèrent d’un endroit à un autre, et les témoignages sautent d’une époque à l’autre : des anciens moudjahidines parlent de la guerre de libération nationale, des habitants évoquent la décennie noire, qui a touché de plein fouet la région, un jeune marié avoue partager sa chambre avec des rats dans un bidonville, un vendeur de ferraille confesse vire sous un pont, etc. La misère et la précarité sautent aux yeux, et l’on découvre l’amère réalité de l’Algérie profonde.

« Lorsque les mots s’appauvrissent, et ça leur arrivent de l’être, les images viennent à leur secours pour composer du cinéma. Le mot est lâché, le mot est magique », écrit Abdenour Hochiche, directeur des Rencontres cinématographiques de Bejaia dans son édito du premier numéro de la gazette de ces Rencontres.

Le coup d’envoi de ces journées cinématographiques augure d’une semaine d’activités intenses et passionnantes. Plus d’une trentaine de films sont programmés, dont la majeure partie est venue de pays étrangers. Des ciné-cafés et des tables rondes sont également organisés tout au long de la semaine au théâtre régional Malek Bouguermouh de Bejaia, avec des réalisateurs et des personnalités du cinéma. Le public est donc invité à ne pas rater ces 12e Rencontres cinématographiques !

Arezki IBERSIENE