Les Algériens ont divorcé avec leur Histoire

Redaction

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L’Emir Abdelkhader, Didouche Mourad, Larbi Ben M’hidi ou Saint Augustin, de tous ces personnages historiques illustres connus dans le monde entier, les algériens n’ont d’eux qu’un souvenir lointain. Pour une bonne partie des Algériens, le patrimoine historique millénaire de leur pays demeure même une énigme.

La Casbah, les sites archéologiques de Tipaza, Timgad ou du Tassili, ces lieux de mémoire et d’histoire restent encore méconnus. On arrive encore à peine à les identifier sur des vieilles cartes postales de collection. L’Algérie, un pays qui vit de sa fierté puisée dans son histoire rebelle, semble avoir divorcé avec son patrimoine. Un patrimoine victime d’un incroyable abandon. Désuétude et déchéance frappent de plein fouet des monuments historiques majeurs qui auraient pu être des atouts touristiques incontournables s’ils étaient situés sous d’autres cieux. Mais voila sous le ciel Algérien, ces vestiges souffrent d’un manque fragrant de valorisation et de protection contre les agressions de toutes sortes. Des ruines romaines transformées en décharges publiques et des bagnes coloniaux squattés par des jeunes désœuvrés qui tuent le temps en confiant leur destin entre les mains de la drogue, le destin malheureux des vestiges de l’histoire algérienne fait mal au cœur.

Face à cette situation catastrophique, l’Etat s’indigne et promet des mesures de réhabilitation. Mais en réalité, l’indifférence de nos autorités continuent d’alimenter l’ignorance de nos compatriotes. Des concitoyens qui cultivent la haine de soi et le complexe de l’infériorité à cause de ce déracinement profond. Une déculturation progressive dont est victime la société algérienne qui s’estime faible et inutile parce qu’elle ne peut se prévaloir d’une histoire glorieuse contrairement à ces sociétés européennes où l’histoire les présentent tout le temps comme étant les pionniers de la rationalité et du progrès. Ah si les Algériens sortent de leurs maisons étroites pour redécouvrir leur pays et ses trésors historiques, ils oublieraient certainement leurs complexes façonnés par une amnésie collective. L’Algérie, le pays qui compte le plus de vestiges romains après l’Italie, n’a rien envier aux autres pays. Sauf que sans la mémoire, l’histoire est une erreur.  « Un peuple sans mémoire est un peuple sans avenir », avait dit un jour Aimé Césaire.