Les participants au colloque sur « l’apport amazigh à la civilisation musulmane », organisé mercredi à Bejaia, ont souligné l’intérêt de se réapproprier et promouvoir le patrimoine culturel et scientifique amazigh « afin de mettre en évidence son apport à la civilisation islamique ». La meilleure démarche dans cette perspective, étant de favoriser la traduction des documents subsistant depuis l’époque numide, coïncidant avec la mise en place des premiers jalons de la nation algérienne jusqu’aux temps modernes. « L’islam et l’arabe n’ont pu s’ancrer et rayonner au Maghreb que grâce à l’implication libre des zaouïas et l’inverse est aussi vrai, les territoires amazighs n’ont rayonné que grâce à l’islam et à son vecteur linguistique qu’est l’arabe », a fait remarquer le Pr.Bouzid Boumediene, directeur de la culture Islamique au ministère des Affaires religieuses.
Il a expliqué dans ce sens que ce brassage a ouvert des perspectives prometteuses à l’islam, notamment l’avènement de la civilisation andalouse et l’édification de la ville de Grenade par les dynasties berbères du Maghreb.
« Cet apport est très singulier et nous le revendiquons parce qu’il caractérise et constitue le socle de la personnalité nationale », a-t-il souligné, mettant en exergue l’intérêt de l’ijtihad intellectuel et créatif à accomplir en la matière. M. Boumediene nÆ’ pas manqué cependant de mettre en garde contre ce qu’il a appelé « el assabiya », estimant que l’amazighité est le patrimoine de tous, et la « meilleure façon de la servir est de favoriser la création intellectuelle pour la rendre encore plus vivante », a-t-il dit.
RAF
