Depuis son lancement sur Youtube, la bande d’annonce de « Much Loved » (« Zine Li fik » en dardja), un long métrage marocain de Nabil Ayouch, ne cesse de provoquer la polémique et de créer le buzz. Le film qui relate l’histoire de quatre prostituées à Marrakech ne risque pas de passer inaperçu dans le sens où il bouscule, à travers un langage cru et osé, les mentalités maghrébines conservatrices et évoque un sujet tabou et épineux.
« Randa, je veux que tu roules du c… Il y aura au moins six tonnes de p…, je te cause, tu m’entends ou tu’es sourde. Je veux que tu fasses comme moi. Tu me colles, si je danse, tu danses, si je bai…, tu bai… » C’est avec ces termes crus que Noha, interprétée par l’actrice Loubna Abidar, l’une des prostituées, la plus ancienne vraisemblablement, s’adresse à « son élève » sous le regard « choqué » du chauffeur de taxi qui les emmène à une soirée.
Dans « Much Loved », on parle de sexe, de prostitution et d’alcool sans tabous. Au risque de choquer les esprits les plus pudibonds, le film de Nabil Ayouch, qui zoome sur la vie de quatre prostituées à Marrakech, a été présenté dès mardi 19 mai dans le cadre de la quinzaine des réalisateurs, une sélection parallèle du festival de Cannes, hors compétition.
https://www.youtube.com/watch?v=7RnFR4MzgMk
Sur les réseaux sociaux et sur Youtube, la bande d’annonce crée le buzz. Entre les internautes choqués par tant d’audace et ceux qui applaudissent à l’initiative du réalisateur marocain, qui ose braver les interdits, le long métrage est au cœur des débats. De son côté, le réalisateur à affirmer être conscient de la délicatesse d’un pareil sujet, mais qu’il «désirait franchir une étape supplémentaire dans le naturalisme, cette capacité de capter la vérité le plus possible, là où elle se trouve », confiait-il à la MAP début mai.
https://www.youtube.com/watch?v=LMIgnYBBnBg
Nourhane S.