Des entreprises économiques sans aucune autonomie de décision : Hamiani découvre le système DZ

Redaction

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Réda Hamiani, président du Forum des chefs d’entreprises, FCE, a fait récemment connaissance avec la bassesse et l’agressivité du système qu’il a longtemps tenté de concilier et de plaire, par conviction ou par contrainte. M. Hamiani, dans sa peau de patron des patrons, a vite découvert l’autre visage, le vrai, de nos gouvernants avec lesquels il n’a jamais hésité à pactiser.

Il s’est désagréablement mis dans le rôle du syndicaliste râleur qui se fait souvent réprimer à coup de matraque. La massue cette fois n’est pas policière mais organique avec une tentative de dépeçage du FCE au moyen d’une saignée organisée, biaisée, ordonnée même, puisque aucune explication officielle et plausible ne vient le contredire. Toutes les entreprises publiques membres du FCE ont, en effet, vite fait de quitter cette organisation patronale au lendemain même de la sortie médiatique «peu commode» de son président.

Hamiani, qui n’a fait qu’exprimer son opinion sur les mesures économiques décidées par le Gouvernement Ouyahia dans le cadre de la Loi de Finances complémentaire 2009, s’est retrouvé soudain rétrogradé de son statut d’interlocuteur fiable et d’ami de la famille à celui de brebis galeuse, susceptible de perturber le bon sommeil de sa majesté des mouches et dont la tête est désormais naturellement mise à prix. Et oui M. Hamiani, quand on pactise avec les loups on ne se plaint pas des dédales des forêts. En vérité, le revirement d’attitude de Hamiani n’est pas si objectif qu’on puisse le croire.

Le patron du FCE a toujours évité l’affrontement frontal avec le Gouvernement même s’il a souvent exprimé son désaccord avec les politiques économiques menées jusqu’à présent. Il l’a souvent fait, mais avec la bonne et implacable recette molle et sans conviction, recommandée pour une longévité à l‘intérieur de la roue de la fortune régie par le système algérien. Hamiani est descendu de son nuage le jour ou il s’est vu exclure des négociations de la Tripartite, ce qui n’est pas vraiment un mauvais indicateur s’il en avait conscience. A partir de ce moment et après avoir fidèlement apporté son soutien au 3ème mandat et au reste blabla de l’époque du «Bouteflika dieu sacré», Hamiani s’est senti trahi et manipulé gratuitement, pour ne pas dire à titre bénévole.

Ceci ne veut pas dire que le Patron du FCE a décidé de changer d’opinions mais seulement de les exprimer plus explicitement. C’est ce qu’il va faire sur les ondes de la Chaîne III en ouvrant le feu sur la LFC 2009 et les nouvelles mesures régissant l’importation. Un point de vue crédible, soutenu par plusieurs économistes, mais qui constitua le point de rupture définitif entre Hamiani et ses amis d’hier. La sentence sera rapide, cruelle et complètement scandaleuse. Air Algérie, Saïdal, Snvi, Gipec, Cosider et d’autres se retirent d’un seul coup du FCE, sans aucun motif et sans aucune explication. Hamiani n’en revient pas.

Et pourtant, il faut bien qu’il revienne à lui car dans ce pays, même les entreprise économiques de gros calibres sont des agents du DRS et peuvent même être des taupes à la demande. Un événement ignoble passé complètement inaperçu sur la scène national et qui en dit long sur l’avilissement de plus en plus pervers du système Bouteflika. Le FCE sera-t-il désossé? Peut-être bien. En tous cas, Hamiani est prévenu. Il vient de recevoir un rappel d’une vieille leçon qu’il a du oublier : impossible n’est pas Algérien, surtout lorsqu’il s’agit de représailles.

Ali B.

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