Samia Ghali, la rebelle d’origine algérienne du Parti socialiste

Redaction

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Rebelle jusqu’au bout. Défaite à la primaire du PS à l’élection municipale à Marseille en 2014, Samia Ghali, la sénatrice socialiste d’origine algérienne, a réagi avec énergie, attaquant le gouvernement de Jean-Marc Ayrault.

Elle se voyait à l’hôtel de ville, son bureau donnant sur le Vieux port. Samia Ghali ne sera finalement pas la candidate du Parti socialiste à l’élection municipale à Marseille en 2014. Arrivée en tête au premier tour, avec 25% des voix contre 20% à son adversaire direct, Patrick Mennucci, la sénatrice socialiste est finalement défaite au second tour, qui s’est déroulé dimanche 20 octobre dans la cité phocéenne.

« Ayrault zéro »

Une défaite au goût amer pour le clan Ghali. Dans son QG à Marseille, quelques minutes après l’annonce des résultats, la seule candidat maghrébine à la primaire socialiste à l’élection municipale a violemment attaqué le gouvernement de Jean-Marc Ayrault à qui elle reproche le soutien apporté à son adversaire. « Nous avons eu une victoire parce que quand on se bat contre candidats plus le gouvernement, franchement, je trouve qu’on n’a pas à se plaindre. Je veux dire à Jean-Marc Ayrault combien je suis déçue, déçue du comportement du gouvernement. Je veux dire à François Hollande : nous sommes avant tout des Marseillais, pas des sous-Marseillais. Et parce que nous sommes des Marseillais, nous lui réclamons pour Marseille l’aide qu’il n’a jamais apportée, ni lui ni Premier ministre. Mettez-vous au travail ! » Un discours vivement applaudi par ses supporters qui ont hué le nom du président François Hollande et crié des « Ayrault zéro ».

L’armée contre les trafiquants de drogue

Oui Samia Ghali est une femme politique libre et rebelle. Cette fille d’immigrés kabyles, élevée dans les quartiers nord de Marseille, a offert des images de campagne originales, comme celles durant le premier tour de la primaire où elle a affrété des bus pour emmener les électeurs aux bureaux de poste. Une initiative qui n’est pas illégale mais qui lui a valu d’être taxée de « populiste » et de « clientéliste » par ses adversaires. Frondeuse, Samia Ghali s’est faite connaître du grand public à l’été 2012 avec son appel médiatique pour faire intervenir l’armée dans les quartiers sensibles de Marseille afin de lutter contre le trafic de drogue. Cette élue de la région Paca s’est de nouveau démarqué de la ligne du Parti en prenant la défense des riverains de Marseille qui souhaitaient faire justice eux-mêmes et expulser des Roms des camps  installés sans autorisation. Samia Ghali disait leur « comprendre l’exaspération ». « Il faut arrêter de faire des tables ronde et prendre des décisions. Le maire de Marseille doit trouver des terrains pour les Roms », avait-elle expliqué dans les colonnes du quotidien Le Figaro.

Première adjointe ?

A 45 ans, la carrière politique de Samia Ghali ne fait que commencer. Même si dans l’entre-deux-tours, elle a fait planer le doute sur son avenir au sein de la formation socialiste, il y a de grande chance pour que cette femme de tempérament joue un rôle de premier plan au PS. Déjà dimanche, quelques heures après son élection, Patrick Mennucci lui a proposé le poste de première adjointe à la mairie de Marseille en cas de victoire en 2014. Pour l’heure, cette étoile montante du PS se laisse désirée.