Il s’appelle Zair Kédadouche. Ce diplomate français d’origine algérienne vient de démissionner pour dénoncer « le racisme abject » dont il a été victime au ministère français des affaires étrangères, le Quai d’Orsay. « Je démissionne au nom des valeurs de la République que le Quai d’Orsay a bafouées (…). C’est au ministère des Affaires étrangères que j’ai rencontré le racisme le plus abject », a dénoncé cet ambassadeur de France à Andorre dans une lettre adressée au Président français François Hollande.
Dans sa lettre, rendue publique mardi par Le site internet du Nouvel Observateur, Zair Kédadouche estime que c’est « pour la première fois, j’ai appris que mon nom pouvait être un handicap sur un certain nombre de nominations, des traitements différenciés par de hauts fonctionnaires du Quai d’Orsay qui considèrent que cette maison leur appartient et que quand on a un prénom d’origine étrangère on subit des discriminations. »
Zair Kédadouche explique enfin sa lettre qu’il a dû faire face à des refus et à l’humiliation. « On m’a fait savoir que mon nom était gênant pour certains postes. Je devais être nommé comme Consul général à Anvers, mais on m’a expliqué que l’extrême droite présente et une communauté juive importante pouvait me gêner dans ma pratique au quotidien. Rien n’autorise la République à avoir de tel comportement », relate-t-il sur un ton indigné. « J’ai des éléments très précis, des preuves montrant que le Quai d’Orsay a utilisé des méthodes contraires à la République. Si je m’appelle Zair Kédadouche et que je me défends c’est pour tous ceux qui ne le peuvent pas. Je souhaite que des sanctions soient prises, qu’une commission parlementaire soit faite sur les discriminations », avertit-il en dernier lieu.