Diplomatie. La France songerait à retirer l'Algérie de la liste des pays à risque

Redaction

Si dans le business, les relations entre l’Algérie et la France continuent plus au moins à fonctionner « normalement » (le marché algérien occupe la troisième place pour la France après la Chine et la Russie), on ne peut pas dire autant en ce qui concerne l’aspect politique où des tensions entre les deux pays resurgissent sporadiquement. Et ces derniers temps, le courant passe mal entre El Mouradia et l’Elysée.

En effet, depuis quelques semaines Paris et Alger s’échangent des « amabilités » à coups de déclarations et de condamnations réciproques sur fond de litiges historiques qui remontent à la période coloniale.

La France, qui s’est montrée intransigeante sur la question de la repentance exigée par Alger pour les crimes coloniaux ( un dossier dans lequel la position algérienne a fléchi à un moment), a poussé dernièrement la provocation jusqu’à inscrire, à l’instar des USA et de la Suisse, l’Algérie sur la liste des 14 pays à risque. Cette décision a participé à envenimer davantage les relations politiques entre les deux pays. En guise de riposte l’Algérie ressort le dossier des essais nucléaires français dans le Sahara et s’apprête à voter une loi criminalisant la colonisation.

La réaction française ne s’est pas faite attendre et c’est le ministre des affaires étrangères français, Bernad Kouchener qui a fait monter la surenchère en déclarant à la presse que si les tensions entre les deux pays perdurent c’est à cause de la présence au pouvoir en Algérie de « la génération de l’indépendance ».

Néanmoins, selon une source française bien informée, Paris qui cherche à préserver ses intérêts en Algérie, a décidé de lever le pied sur ces polémiques et privilégier la voie diplomatique. Mais pas question d’impliquer le « gaffeur » Bernard Kouchner, c’est le véritable architecte de la politique étrangère de la France à savoir le secrétaire général de l’Elysée ,Claude Guéant him self, qui mène cette mission.

Selon la même source, ce dernier a été dépêché par Sarkozy à Alger, le 21 février, pour « désamorcer les tensions entre l’Algérie et la France ». La mission étant délicate, Guéant s’est entouré pour la circonstance d’hommes de terrain. Outre l’ancien premier secrétaire de l’ambassade de France à Alger Nicolas Galy (1988-1991), le secrétaire général de l’Elysée était accompagné par le conseiller diplomatique, Jean-David Levitte, un autre homme de l’ombre très influent en France.

La délégation française a rencontré à Alger, le premier ministre Ahmed Ouyahia, le ministre de affaires étrangères Mourad Medelci, et le patron du DRS, Mohamed Médiène, précise la source, qui ajoute que le ministre des moudjahidine Mohamed Cherif Abbas, qui est hostile à ce rapprochement, a essayé de compliquer la tâche à Guéant en relancer la question de la décontamination des sites d’essais nucléaires, notamment en invitant des journalistes étrangers à une visite du site d’In Ecker, du 23 au 25 février.

Cela dit, le déplacement de Guéant à Alger pourrait s’avérer concluant sur certains points de discorde : il aurait donné des garanties à Alger sur l’affaire Mecili qui serait bientôt réglée et annoncé que l’Elysée songerait à retirer l’Algérie de la liste des pays à risque.

Redwane Z ( avec Maghreb Confidentiel)

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