Des logements promotionnels à 200 millions de centimes l’unité. C’est à ce prix dérisoire que des appartements neufs ont été cédés ces trois dernières années à Alger. Or, ces transactions immobilières relèvent d’une vaste opération de trafic.
En effet, selon une information parue, ce mercredi, dans les colonnes du quotidien arabophone El Khabar, le ministère de l’Habitat a ouvert une enquête qui a ciblé la direction régionale de l’Entreprise nationale de la promotion immobilière (ENPI), l’ex EPLF, de Bab Ezzouar. Le premier responsable de cette direction régionale aurait cédé pas moins de 400 logements promotionnels, entre 2010 et 2012, à un prix avoisinant les 200 millions de centimes l’unité alors que leur prix réel dépasse le milliard de centimes. Les opérations ont été effectuées, bien évidemment, d’une manière illégale. Les logements de l’ENPI ne sont pas subventionnés. Ce n’est pas le cas, par exemple, d’un logement LSP (logement social participatif), dont le prix est d’environ 270 millions de centimes, mais qui bénéficie d’une subvention étatique. Donc, il est clair que ces logements de l’ENPI auraient dû être vendus beaucoup plus chers. A noter que ces logements ont été bâtis dans trois localités à Alger. Il s’agit de Bab Ezzouar (195 logements), les Grands Vents (127 logements) et Dar Diaf à Cheraga (12 logements). Des zones de résidence très prisées.
Le responsable régional a été limogé. Mais, pour l’instant, rien n’indique que celui-ci ait été mis en prison. L’enquête est, a priori, restée au niveau de la tutelle. Néanmoins, il est fort à parier que le dossier soit transféré à la justice incessamment. Ce limogeage intervient après une série de cessions de logements similaires prises par la direction de l’entreprise. La directrice régionale de l’ENPI pour la wilaya d’Alger avait subi également le même sort. Au moment où des citoyens rencontrent toutes les difficultés du monde pour trouver un logement, d’autres les bradent à un prix dérisoire.
Elyas Nour
