La maladie d’Abdelaziz Bouteflika paralyse le pays. En plus du Conseil des ministres sans cesse ajournés et des lois mises au placard, les prochaines initiatives du gouvernement semblent être également compromises. D’autant plus que le gros des décisions nécessite l’aval et l’accord du chef de l’Etat.
La rentrée sociale va être marquée par un seul et unique rendez-vous important : la Tripartite. Or, ce rendez-vous, qui n’abordera d’ailleurs pas les questions sociales, dépend en grande partie de la disponibilité du chef de l’Etat. C’est entre ses mains qu’existent, aujourd’hui, les leviers de la décision, notamment dans le domaine de l’économie. Même si, une fois encore, les responsables vont dire que l’Etat « fonctionne » même en son absence. Pourtant, ce ne sera pas le seul ratage.
L’absence du chef de l’Etat ne fait pas oublier une évidence : les chantiers phares qui ont fait son troisième mandat sont presque tous à l’arrêt. Et les tentatives de Abdelmalek Sellal de faire bonne figure depuis une année à la tête du gouvernement n’ont pas changé grand-chose à la donne. Puisque les grands chantiers enregistrent des retards énormes, alors qu’ils sont censés êtres achevés dès 2014.
Les projets qui enregistrent le plus de retard sont sans conteste ceux des Travaux publics. Les chantiers inscrits dans le secteur connaissent une cadence de réalisation qui ne dépasse pas les 30%. Idem pour les logements dont le taux de réalisation des projets promis n’a pas atteint plus de 26%.
Un rapport global fait ressortir que plus de 70% des projets du plan quinquennal d’Abdelaziz Bouteflika sont bloqués ou n’ont toujours pas été lancés et le gros de ces chantiers ne sera certainement pas réalisé à temps. Le même constat est à dresser au sujet du bilan des plans précédents, puisque beaucoup de projets ne sont toujours pas achevés depuis leur lancement il y a près de 10 ans.
Le pays continuera à vivre dans la paralysie des mois encore. Au moins jusqu’à l’élection présidentielle de 2014. Et en guise d’activités « présidentielles », la télévision et les autres médias publics continuent de montrer le chef de l’Etat recevant de « hauts responsables ». C’est le cas de cette entrevue organisée, aujourd’hui dimanche 8 septembre, entre le chef de l’Etat d’un coté et son Premier ministre et le Ministre des Affaires étrangères de l’autre. Un vaudeville de plus.
Essaïd Wakli