Les entreprises algériennes de bâtiment incapables de prendre en charge la construction massive de logements ? C’est ce qui ressort en filigrane des chiffres communiqués par l’AADL relatifs au nombre élevés des appels d’offres infructueux et du peu d’enthousiasme des entrepreneurs algériens pour les projets proposés.
Ainsi, lors des deux dernières années, 2013 et 2014, l’agence a enregistré 1522 appels d’offres déclarés infructueux. C’est ce qui a poussé, d’ailleurs, le ministère de l’Habitat a opter, dès 2014, à une «short-list» d’entreprises exerçants dans le secteur qui comprend 106 sociétés dont 49 algériennes et neuf groupements mixtes. Les projets proposés par la tutelle sont des ensembles d’habitation variant entre 400 et 2000 logements.
Selon l’AADL, sur les 414 consultations menées auprès d’entreprises algériennes et groupements mixtes de la short-list, ces dernières n’ont émis aucune proposition sur 306 consultations. Ce qui signifie qu’approximativement 75% n’ont pas suscité l’intérêt des entrepreneurs algériens. En dernier lieu, l’Agence n’a pu retenir que 4 entreprises. Ce qui est bien évidemment insuffisant pour la réalisation de 10 000 logements. D’où la nécessité, pour l’AADL, de recourir aux sociétés étrangères.
C’est pour cela, entre autre, qu’il y a un retard énorme dans le lancement des chantiers. Il faut relever que pour réaliser son programme -230 000 logements pour le programme AADL 2 et 400 000 logements dans le cadre du programme quinquennal 2015 – 2019-, l’AADL devra lancer la construction d’une moyenne de 100 000 logements par an. Ce qui est apparemment impossible avec le rythme actuel et l’incapacité des entreprises algériennes à répondre au cahier de charges.
Elyas Nour