Au moment où de nombreux jeunes algériens crient leur ras-le-bol du chômage, Abdelaziz Bouteflika, le président de la République, sort, ce mercredi, de son silence et affirme, dans un message à l’occasion de la célébration du 60e anniversaire de la création de l’Union générale des travailleurs algériens (UGTA) et du 45e anniversaire de la nationalisation des hydrocarbures, « que nous sommes parvenus à maintenir le taux de chômage à un niveau acceptable ».
Mais si à Alger, Abdelaziz Bouteflika se réjouit de ces réalisations, au sud du pays, à Ouargla, les jeunes chômeurs, poussés par le désespoir, ont été contraints de « s’automutiler » pour que leur désarroi trouve l’attention des pouvoirs publics. Force est de constater que nous sommes face à deux points de vue radicalement opposés: celui d’un Chef d’Etat qui minimise l’ampleur du mal et celui de jeunes chômeurs prêts à se suicider pour ne plus subir l’infamie de la pauvreté.
Le message d’Abdelaziz Bouteflika ne semble pas prendre en considération cette souffrance. Dans son monde à lui, le « chômage est à un niveau acceptable ». Pourtant, 16 % de nos jeunes sont durement touchés par le chômage, selon les chiffres du très officiel office national des statistiques (ONS). Est-ce réellement un niveau acceptable? Pour Bouteflika, cela ne souffre d’aucune contestation.
