Il n’y a pas que les hallabas qui sont impliqués dans le trafic de carburant à la frontière. Certains responsables de Naftal aussi.
Le journal El-Khabar, dans son édition du jour, révèle que des cadres de l’entreprise Naftal, filiale de Sonatrach chargée de la distribution de produits pétroliers, seraient impliqués dans le trafic de carburants à la frontière. Ce quotidien, qui cite des responsables de l’enquête sur ces réseaux, rapporte que ces dirigeants de Naftal sont soupçonnés de jouer le jeu des trafiquants de carburants. Ils aident ces derniers à stocker d’énormes quantités, évaluées à plus de 200 000 litres dans la seule wilaya de Tébessa, contre rétribution. De 22 à 23 dinars en Algérie, le prix du litre d’essence grimpe jusqu’à 200 DA en Tunisie ou au Maroc. Les contrebandiers réalisent ainsi de belles marges.
Contre ces pratiques frauduleuses, les autorités locales réagissent. Ainsi, la complicité des responsables de Naftal et des gérants de stations services publiques ou privées a poussé le wali de Tébessa à fermer cinq de ces stations. Les enquêtes en cours vont certainement révéler l’implication d’autres responsables dans une affaire qui promet de nouveaux rebondissements.
1 milliard DA de carburant détourné !
Le gouvernement s’est récemment révélé l’ampleur du trafic de carburant aux frontières du pays. Selon Youcef Yousfi, ministre de l’Energie, le carburant algérien détourné fait fonctionner près de 600 000 véhicules dans les pays voisins. Cela représente, selon l’ancien ministre de l’Intérieur, Daho Ould-Kablia, une proportion de 25% du carburant produit ou importé par le pays. Soit une fraude estimée à environ 1 milliard de dollars !
E. W.